41 marchés de gros, sous le joug de l'informel. La bourse des valeurs s'installe déjà dans nos marchés. A quelques jours de la fête de l'Aïd El Adha, les fruits et légumes affichent des prix astronomiques. Et pour cause, cette hausse des prix est due aux intermédiaires, ont estimé les commerçants, venus en masse prendre part au 1er Congrès des mandataires des marchés de gros des fruits et légumes, tenu ce jeudi à Alger. «Ce sont les intermédiaires qui font grimper les prix! Il faut mettre le holà», s'écrie un commerçant. Mais comment supprimer les intermédiaires? «Cela relève du ministère du Commerce», ont convenu les participants. Ces derniers demandent également «la suppression de la TVA et son remplacement par un bulletin d'achat dans le but de mettre fin à la fraude fiscale.» Outre l'absence du registre du commerce, l'évasion et la fraude fiscale, il est aussi relevé l'absence de contrôle. Ce sont tous ces éléments qui favorisent la spéculation et la manipulation des prix, entraînant des hausses excessives. A ce propos, les intervenants ont demandé au ministère du Commerce et à toutes les parties concernées d'intervenir au plus tôt pour trouver une solution à ces problèmes. Pour endiguer ces difficultés, les participants au congrès ont décidé de créer la Fédération nationale des marchés de gros des fruits et légumes regroupant 13 corporations régionales. L'ancien président de l'Union nationale des marchés de gros de fruits et légumes, Mustapha Achour, a été élu à la tête de cette Fédération à la majorité des voix. La Fédération aura pour mission de coordonner les actions entre les mandataires de wilaya des marchés de gros de fruits et légumes et les pouvoirs publics. Son objectif est d'organiser l'activité commerciale et les marchés de gros de fruits et légumes à travers le pays, selon le communiqué final du congrès dont les travaux ont été axés essentiellement sur les problèmes des marchés en Algérie, à savoir les superficies restreintes réservées aux marchés de gros, l'absence des conditions d'hygiène et le non-respect des horaires de travail. Nos marchés sont anarchiques, a-t-il été noté. Ils se trouvent, en outre, sous le joug de l'informel. «Il y a 42 marchés de gros de fruits et légumes sur le territoire national, tous comprennent de l'informel sauf celui des Eucalyptus à Alger», indique un participant. De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Salah Souilah, qui a présidé le congrès, a appelé au nom des mandataires, les autorités concernées à intervenir pour «la construction de 838 marchés couverts et de nouveaux marchés de gros ainsi que la réfection d'environ 50 autres à travers le pays.» Par ailleurs, dans un message adressé aux participants à la cérémonie du 34e anniversaire de la création de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) dans la wilaya de Djelfa, le président Bouteflika a souligné l'impérieuse nécessité de garantir les conditions idoines et d'accompagner l'agriculteur et l'éleveur dans les différentes opérations de production. Il s'agit surtout de fournir le financement indispensable à toute activité de production. «La réalisation d'un tel objectif passe par une réadaptation des institutions financières, telle la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma-banque) pour qu'elle soit au service du secteur agricole», a souligné le chef de l'Etat. «Nous devons également orienter la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) afin qu'elle vienne en aide à cette principale catégorie productive de notre société», a ajouté le président de la République.