Un effort particulier sera produit par l'Etat en vue d'alléger les fellahs des wilayas de Bouira, Béjaïa, Tizi Ouzou, des dettes sous lesquelles ils croulent. C'est ce qu'a laissé entendre le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens, l'Unpa. M.Alioui a livré cette information sur les ondes de la Radio nationale Chaîne II jeudi. L'invité de la chaîne nationale d'expression amazighe a confirmé que «les dettes cumulées par les paysans algériens s'élevaient actuellement à 12 milliards de dinars». Grâce à l'intervention de l'Etat, 500 milliards de centimes ont pu être remboursés. La Kabylie, région agropastorale par excellence, souffre du marasme dans lequel est noyé le secteur agricole national qui peine à satisfaire, ne serait-ce que les besoins des populations locales. La production d'huile d'olive annoncée cette année comme des plus prometteuse risque fort d'en décevoir plus d'un. A titre d'exemple, on croit savoir que sur près de 240.000 oliviers que compte la daïra de M'chedellah (Bouira), seuls quelque 170.000 spécimens sont productifs. Inégalement réparties sur des massifs souvent escarpés, les oliveraies kabyles nécessitent la mobilisation d'une main-d'oeuvre importante de plus en plus chère. La récolte des olives étant une des activités économiques saisonnières de la région qui ne peut, à elle seule, suffire à faire vivre de nombreuses familles. La sécheresse, des conditions climatiques difficiles ainsi que le terrorisme ont énormément desservi une région qui déjà n'attire pas ces fameux investissements qui lui sont nécessaires pour tenter de sortir de ce sous-développement économique. Les mécanismes pour soulager un tant soit peu les difficultés financières auxquelles font face les paysans de Kabylie au même titre que l'ensemble des fellahs à travers le territoire national, ont été mis en place. La Badr, la Banque algérienne de développement rural, est prête à jouer le jeu. «Les responsables de la Banque algérienne de développement rural se sont dits prêts à examiner tous les dossiers au cas par cas», a encore une fois répété l'invité de la Chaîne II. Une bonne nouvelle pour les propriétaires d'huileries qui se sont fortement endettés dans le cadre du Plan national de développement agricole et qui ont à subir une crise sévère suite aux nombreux incendies qui ont détruit bon nombre d'oliviers, sans parler des conditions climatiques exécrables qui ont eu un impact désastreux sur la production d'huile d'olive, ces dernières années. Dans son discours prononcé à l'occasion de la célébration du 34e anniversaire de la création de l'Unpa, le président de la République a affirmé que l'une des missions de l'Etat était d'apporter aide et assistance aux agriculteurs. M.Abdelaziz Bouteflika a souligné dans son message toute l'importance à accorder à cette frange de la société: «Il s'agit de garantir la nourriture, assurer le bien-être et préserver la balance commerciale, qui s'accroît grâce à vos efforts, à votre travail et à ce que vous produisez», a tenu à préciser le chef de l'Etat. Abdelaziz Bouteflika tient à ce que cette catégorie productive de la population soit assistée dans sa mission et soulagée enfin de cette dette qu'elle traîne comme un boulet. «Nous devons également orienter la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) afin qu'elle vienne en aide à cette principale catégorie productive de notre société», a ajouté le premier magistrat du pays. L'invité de la Chaîne II, qui est longuement revenu sur le discours du président de la République, a relevé un autre aspect qui caractérise les paysans algériens: «Sur près d'un million d'entre eux, seuls 60.000 bénéficient d'une couverture sociale.» Une précarité qui en dit long sur l'état de marginalisation dans lequel est maintenue la paysannerie algérienne.