La nouvelle APN sera tout de même marquée par l'absence de plusieurs élus compétents. Des députés partent, d'autres arrivent, et à partir du 1er juin une nouvelle Assemblée va être installée pour poursuivre la construction des institutions et la consolidation de l'Etat. Cette nouvelle APN sera tout de même marquée par l'absence de plusieurs députés qui se sont distingués, à un moment ou à un autre, dans l'hémicycle. Certains font partie des non-inscrits qui ont longtemps occupé la scène politique de l'Assemblée. C'est le cas notamment de l'ex-député du RND et ministre Nouredine Bahbouh. Celui-ci, proche du courant de l'ancien Chef du gouvernement Sifi, s'est distingué comme un véritable «maître» de la communication, en participant à l'ensemble des discussions de coulisses. Contrairement à d'autres députés qui étaient soumis au droit de réserve de leur parti, lui, il était libre de ses déclarations, ce qui l'a amené à devenir l'ami de tous les journalistes. Refusant de cautionner cette élection, Bahbouh ne se représentera pas pour un autre mandat, même en tant qu'indépendant, et ce, malgré les sollicitations des fonctionnaires de l'APN, prêts à voter pour lui. Bahbouh n'est pas le seul à choisir la voie de la contestation politique, l'ancien Chef du gouvernement, Mokdad Sifi, est resté, malgré son statut, le seul ministre de souveraineté à fréquenter l'hémicycle, à discuter avec les journalistes de l'actualité du pays et à venir parfois participer à l'adoption des lois. Alors que de simples ministres de la République ont cessé de fréquenter l'Assemblée, après leur départ du gouvernement. C'est le cas aussi de chefs de parti comme Saïd Sadi, le leader du RCD, qui n'est venu à l'APN que très peu de fois et surtout n'a participé à aucune adoption ou étude de loi, même celle qui s'attaquait à la presse comme le Code pénal. Le RCD, qui ne participe pas à ces élections législatives, verra le départ de certains députés qui ont marqué à leur manière l'APN. Parmi eux on retiendra Tarek Mira ou Hocine Niya qui se sont illustrés par leurs interventions politiques audacieuses. Les parlementaires regretteront surtout la non-reconduction de Nouredine Aït Hamouda, connu pour ses déclarations polémistes et parfois incendiaires contre le pouvoir. Même les dissidents du RCD ne feront pas partie de la prochaine Assemblée, telle l'incontournable Khalida Messaoudi, qui a préféré se retirer de la scène parlementaire. Autre parti à faire l'impasse sur ces législatives et dont les députés sont «privés» d'un nouveau mandat, le FFS qui a donné durant ces cinq années de législature, de nombreux députés «politisés» et dignes de porter le statut de parlementaire, tels que Bouhadef, Djeddaï, Sadali, ou encore et surtout Seddik Debaïli, qui a laissé un grand vide à l'Assemblée et qui était apprécié de tous, même de ses adversaires politiques. L'Assemblée verra aussi le départ des dissidents du FFS qui, faute d'un nouveau tuteur politique, ne se sont pas représentés, tels que Ali Rachedi ou encore Mohand-Arezki Ferrad qui s'est illustré par ses interventions constructives sur les véritables problèmes rencontrés par le peuple. L'APN sera aussi vidée d'une grande partie des députés du RND, plus de 128 ont été écartés des listes électorales, dont certains ont fait un travail colossal au sein de l'Assemblée, notamment le vice-président de l'APN, le Dr Hafnaoui Amrani, député de Annaba qui s'est dévoué jusqu'au dernier moment. Rompu au travail politique, ce notable a toujours servi le pays et l'Etat. Autre départ regretté celui du député d'Alger Djabir Kahlouche, un cadre supérieur écarté injustement des élections, victime d'un différend politique avec sa direction ou encore le président du groupe parlementaire du RND Noureddine Terbag qui est resté fidèle jusqu'au bout au parti et qui a été écarté pour des raisons encore indéterminées. De nombreux députés sont aujourd'hui regrettés par le président de l'APN, M.Bensalah, qui malgré leurs divergences politiques, sont restés responsables servant leur pays dans les moments les plus difficiles, notamment Mohamed Meraoui, fidèle de Sid Ahmed Ghozali ou encore Bendakir, le leader de l'opposition à l'Assemblée et l'un des soutiens les plus sûrs à Benbaïbèche.
