Sur un ton complaisant, l'UGTA appelle à une bipartite, à la fin de ce mois de septembre, en prélude à la tripartite. Plutôt qu'en septembre, la rentrée sociale a bien eu lieu en août; pour preuve, la presse s'est bien vendue, ce dernier mois, les travailleurs voulant s'enquérir, quotidiennement, de l'évolution sociale du pays. A défaut de se «dorer au soleil», le lot de la majorité d'entre eux aura été fait, en cette fin d'été, de grèves et de revendications. Mais ce qui caractérise le plus cette rentrée précoce, c'est l'entrée en lice du Snapap, et l'apparition d'une rivalité entre lui et l'UGTA. Contrairement à cette dernière, qui semble garder un devoir de réserve, le syndicat autonome Snapap compte s'imposer en réel interlocuteur du pouvoir. Il revendique un traitement égal à celui réservé à la locataire du Palais du peuple. Ainsi, chacune à sa manière, ces deux entités essayent d'organiser, vaille que vaille, cette rentrée sociale. Sur un ton complaisant, l'UGTA appelle à une bipartite, à la fin de ce mois de septembre, en prélude à la tripartite. Les questions ayant trait au monde du travail y seront abordées, en premier lieu, des détails se rapportant aux lois, portant privatisation et investissement. En tenant compte des attentes de l'UGTA, entre autres, la préservation des emplois et l'amélioration des conditions de privatisation. Sur un ton revendicatif, le Snapap compte, d'abord, réunir ses délégués et les préparer à aller vers les travailleurs. Et la date du 20 septembre prochain est perçue par le Snapap comme une première démarche d'un programme fixé par le bureau national. Notons que ce syndicat n'a pas écarté l'éventualité de déposer plainte contre le gouvernement, devant le tribunal international du travail «pour non-respect des textes qu'il a, lui-même, ratifiés». D'ailleurs, le Snapap vient d'être destinataire d'un message de solidarité émanant de l'International des services publics (PIS) - siégeant en France. «L'international des services publics condamne, avec vigueur, toutes les formes de violation des droits syndicaux en particulier les normes internationales de l'OIT telles que la convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical; la convention n°98 sur le droit d'organisation et de négociation collective. Nous appelons vivement les autorités à accepter d'établir un dialogue franc et sincère avec votre organisation dans le respect strict des droits syndicaux et humains, en vue de trouver des solutions acceptables et de rétablir le syndicat national autonome dans ses droits légitimes», lit-on, notamment dans ce message. L'ISP est une fédération internationale qui représente 20 millions des travailleuses et travailleurs du secteur public avec 560 organisations affiliés de 140 pays de tous les continents y compris l'Afrique et les Pays arabes, relève-t-on encore. Le décor étant, ainsi, planté, les coéquipiers de Sidi Saïd s'échinent encore à peaufiner les priorités à mettre sur la table des négociations imminentes et à l'issue desquelles une rentrée sociale sans remous pourrait être assurée. Ce qui donnerait, enfin, au gouvernement Benflis la possibilité d'entamer le programme de relance économique loin des soubresauts sociaux.