Le maigre cheptel ovin de toute la wilaya est estimé à 133.000 têtes dont 50.000 brebis. A 24 heures de l'Aïd, les prix du mouton ne baissent pas. Région montagneuse, Tizi Ouzou, ne semble guère posséder des terres de pacage et l´élevage du mouton est relativement faible. Souvent, ce sont des vieilles femmes qui élèvent de un à deux moutons, l´un pour le sacrifice de l´Aïd et le second pour essayer d´assurer la «soudure» en période difficile. Ainsi, le cheptel ovin de la wilaya est estimé à quelque 133.000 têtes dont 50.000 brebis. Ces chiffres sont, en principe, à revoir à la hausse avec cette «sécheresse» enregistrée dans les hautes plaines du pays. Généralement, le mouton provient des Ouled Jellal via le marché de Bouira, ce dernier alimentant ceux de l´intérieur de la wilaya comme Tizi Ouzou, Boghni, Béni Douala, Azazga etc. Dans cette partie de la Kabylie, le mouton du sacrifice est généralement acheté une année auparavant pour être engraissé avant le sacrifice. Cette année, les services agricoles ont institué, dans le but de lutter contre la propagation des maladies de recenser dans un pays voisin, des équipes de vétérinaires, permanenciers, tant au niveau des marchés qui sont désignés officiellement pour la vente des moutons que pour aider les familles le jour de l'Aïd. Ces vétérinaires en activité dans les marchés, sont là pour aider les éventuels acheteurs hors de l´examen de la bête et ils sont aussi à la disposition des familles le jour de l´Aïd pour justement examiner la bête à sacrifier et ainsi lutter, ce faisant, contre le kyste hydatique. Selon des techniciens de l´agriculture, la wilaya n´est pas vraiment une région d´élevage car ne comptant guère des terres de parcours. Comme ils précisent que généralement le cheptel ovin est vacciné à 80% exception faite de ceux dont les propriétaires ne le désirent pas, c´est d´ailleurs lors de ces campagnes de vaccination que le recensement a été fait, plutôt une estimation qu´un recensement. Aussi, et avec cette vigilance installée aussi bien dans les marchés spécialisés et au niveau de toutes les agglomérations pour aider les citoyens le jour de l´Aïd, la lutte contre les maladies peut être plus efficace. Devant le peu de moyens de la wilaya qui ne compte des moutons que dans les seules zones du massif central kabyle et aussi dans quelques régions éparses, les gens se rabattent généralement sur les marchés et n´achètent leur mouton que la veille de l´Aïd. Les prix pratiqués sont différents d´un marché à un autre et aussi selon la bête proposée. Si le mouton venu d´Ouled Djellal, l´année même, est cédé entre 25.000 à 28.000 DA, la bête engraissée localement est proposée à des prix astronomiques, allant souvent jusqu´à 40.000 DA. Encore une fois, et pour des raisons économiques, plusieurs familles ne pourront pas faire le sacrifice de l´Aïd. Aussi, dans les villages, on fait plus appel à Timechret, cette tradition millénaire qui renforce la cohésion des populations et vient au secours des démunis. En effet, avant l´Aïd, généralement la veille ou l´avant-veille, le village achète un veau, ou un boeuf et l´immole pour partager la viande entre toutes les familles du village. Bien des familles n´ont pour viande que celle provenant de Timechret. En cette époque de cherté du mouton, Timechret puisée dans la tradition millénaire est une démarche aussi bien citoyenne qu´humanitaire.