Ne voyant rien venir à l'horizon, les habitants de ce village prennent leur mal en patience. Le village de Bouakache, situé à 2km à l'est de la commune d'Al Adjiba et à quelques centaines de mètres de la RN5 dans la wilaya de Bouira, souffre de l'isolement. Malgré sa situation géographique qui lui offre toutes les chances d'accéder au développement, rien ne semble venir. Des années sont passées et les élus, qui se sont succédé à la tête de l'APC, n'ont jamais jugé utile de faire de cette bourgade un endroit viable. Le gaz de ville devient le rêve impossible des habitants. Le chemin menant à ce village est impraticable. Une piste de 600m que les autorités locales peinent à goudronner. Selon les habitants, cette route date d'un demi-siècle, et depuis, plus rien! Pour la traverser, il faudrait s'armer de bottes ou tout simplement de sachets en plastique pour ne pas s'enliser dans la boue. La patience des habitants a atteint ses limites. Le président de l'APC qui a reçu leur réclamation, aurait répondu que la commune ne dispose pas de moyens pour bitumer la route. Ensuite, ils ont saisi le wali qui a, à son tour, instruit les services de la DTP de prendre en charge les travaux. Depuis plus de deux mois, les citoyens attendent impatiemment l'arrivée de l'entreprise. Toujours pas de réponse à leurs doléances. Vu l'urgence et la nécessité que représente cette route, ils sont allés demander l'aide auprès de la société étrangère Todini. Cette dernière a donné son accord pour une prise en charge à son compte, mais à condition que les autorités l'y autorisent. Encore rien. Et les habitants de ce village risquent de passer encore un énième hiver dans la boue. Outre le manque flagrant de commodités qui maintiennent ainsi enclavé ce village, s'ajoutent d'autres contraintes qui ne font qu'alourdir le quotidien des habitants. Chaque jour que Dieu fait, écoliers, fonctionnaires et autres passent des heures et des heures au niveau de l'abribus, en attendant le transport public. Qu'il vente ou qu'il neige, des centaines de personnes prennent leur mal en patience. «Qui sait? Peut-être qu'un bus vide arrivera d'un moment à l'autre», disent-ils à titre de réconfort. Et le fameux bus ne démarre pas du chef-lieu de la commune, car ni ligne ni station n'existent à Al Adjiba. Il y a uniquement deux lignes qui sont opérationnelles, Al Adjiba-Ighrem et Al Adjiba-Bechloul. Et la majorité des transporteurs de ces lignes travaillent en dehors de toute réglementation, ce qui fait que pour se rendre au chef-lieu de wilaya, le mieux est de guetter un bus qui vient de M'chedallah ou de faire une escale à Bechloul. Aussi, avant d'aborder le problème de transport, d'autres persistent et représentent un danger réel pour les citoyens. Il s'agit de l'abribus de la station qui se trouve au bord de la RN5. Il y a quelque temps, deux véhicules en perte de vitesse, l'ont percuté. Et une fois, racontent les villageois, cinq personnes dont des écoliers, ont échappé à une mort certaine. Après avoir été endommagé, les autorités locales n'ont pas daigné le réhabiliter. Sans prendre les choses au sérieux, ils ont fait installer des plaques de zinc, soutenues par de grosses pierres au-dessus, ce qui représente un danger certain. Cela, sans parler du passage à niveau que tout le monde traverse avec le risque d'être fauché par un train. Force est de rappeler qu'à cet endroit, plus d'une dizaine de personnes ont laissé la vie, depuis les années 90. Face à cette situation qui ne fait que s'aggraver, il est temps que les responsables locaux se penchent sur ce village.