La présidence tournante affirme être déterminée à faire aboutir les revendications citoyennes. La Cadc de Tizi Ouzou souligne le caractère pacifique du mouvement et a rendu publique une déclaration signée de la présidence tournante. Dans cette déclaration, la Cadc, qui «rejette dans le fond et dans la forme les résultats de cette élection, dénie à quiconque la qualité de représentant de la population de la wilaya de Tizi Ouzou...» La Cadc dénonce «les bataillons de forces de répression dépêchés en Kabylie et la répression d'une rare violence qui s'est abattue sur la population avant et durant le scrutin de la honte...» Pour elle, cette «répression a engendré des centaines de blessés dont beaucoup dans un état grave et de nouvelles victimes (...) sans parler des centaines d'arrestations...» Et la déclaration de jeter un pavé dans la mare du pouvoir en affirmant: «Le pouvoir maffieux et assassin a reçu, en ce 30 mai, le plus cinglant camouflet que la population, à travers tout le territoire national, lui a infligé en 40 ans d'indépendance...» Comme la Cadc souligne que «ni les candidats traîtres au sang des martyrs ni les convois de faux électeurs et d'encadreurs acheminés par dizaines de bus depuis les autres wilayas n'ont eu raison de la détermination de la population à faire barrage à cette élection de la honte...» La Cadc s'en prend également au ministre de l'Intérieur et l'apostrophe en lui précisant: «M.Zerhouni et consorts: on ne peut aller à l'encontre de la volonté du peuple!». Dans cet ordre d'idées, la Cadc souligne, à propos du taux de participation, «ni le bourrage des urnes ni la grossière manipulation des chiffres n'ont pu faire grimper le taux au-delà de 46%». Ce qui, pour les signataires de la déclaration «montre, si besoin est, que le rejet de ce système (...), incapable de s'adapter au troisième millénaire, n'est pas uniquement le fait de la Kabylie, mais un sentiment partagé par l'écrasante majorité du peuple...» Pour la Cadc, la démocratie exige «du pouvoir et de ses relais, qu'ils s'effacent de la scène politique pour laisser place au vrai changement que réclame le peuple...» Et d'ajouter: «Ce changement ne pourra se faire sans le préalable de la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur...» Une plate-forme qui, selon la Cadc, «vient d'être plébiscitée par le peuple...». Puis, et après avoir salué la formidable mobilisation de la population qui, selon la Cadc, «a su déjouer toutes les manoeuvres et tous les scenarii mis en branle par un pouvoir aux abois et surtout pour avoir su sauvegarder le caractère pacifique du mouvement...». La Cadc se déclare «déterminée à faire aboutir les revendications citoyennes et réitère son rejet de toute consultation électorale avant la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur...».