C'est la réglementation de la Fifa qui prime celle de la FAF. Hocine Achiou a, donc, signé pour deux ans avec la JS Kabylie. Ce club a fini par se plier aux dispositions de la réglementation du football algérien alors qu'au départ, il était convenu que l'ex- joueur de l'USM Alger ne soit signataire que pour une période de six mois. Il faut dire que Moh Cherif Hannachi, le président de la JSK, a fait le dos rond dans cette histoire. Il n'a pas voulu s'attaquer à la FAF alors qu'il savait que, dans tous les cas de figure, il finirait par gagner. «A quoi bon le faire, nous a-t-il dit. Je sais que la Fédération est en train de faire fausse route avec son règlement mais je ne chercherai pas à lui en faire la remontrance. Elle veut que son règlement soit appliqué. Nous allons nous y plier. Comme ça, on ne dira pas demain que la JSK veut fausser le jeu.» Pourtant, il n'est nullement question de fausser le jeu. Dans le cas qui nous intéresse, Achiou avait parfaitement le droit de signer pour six mois et la FAF était tenue de le qualifier à la JSK. Certes, il y a l'article 42 des règlements généraux qui oblige les joueurs à signer un contrat d'une durée minimale de deux années mais cette disposition ne tient pas la route. L'une des plus grandes erreurs commises par le Bureau fédéral qui est en place est d'avoir touché à la réglementation en des points qui ne méritaient vraiment pas d'être amendés. Par contre, il en est d'autres qu'il faudrait retoucher mais cette Fédération n'a pas jugé utile de le faire. Par exemple, le fameux article 97 du Code disciplinaire par lequel elle avait donné match perdu au RC Kouba dans l'affaire du joueur Khelidi. Malgré la décision du TAS de Lausanne de donner raison au club koubéen, cet article n'a, pour l'instant, pas été supprimé ou, à tout le moins, amendé. Ce qui signifie que si une nouvelle affaire Khelidi venait à se produire, la FAF pourrait commettre la même erreur. Ce qu'il y a de regrettable dans le cas de Achiou, c'est que la FAF a «pondu» un point du règlement qui va à l'encontre du droit du travail et surtout du règlement des transferts des joueurs professionnels qu'elle a elle-même élaboré sur la base des textes régissant la FIFA. Effectivement, le règlement en question stipule à l'alinéa 2 de l'article 16 que «le contrat d'un joueur professionnel est établi pour une durée minimale allant de la date de son entrée en vigueur jusqu'à la fin de la saison et au maximum pour une durée de cinq ans. Les contrats d'une durée différente ne sont autorisés que s'ils sont conformes au droit national en vigueur.» La FAF n'a rien inventé ici. Elle n'a fait que recopier l'alinéa 2 de l'article 18 des statuts et règlements des transferts des joueurs professionnels de la FIFA. A partir de là, à qui revient la primauté? A un texte de la Fédération internationale à laquelle la FAF est affiliée et est obligée d'adapter ses statuts ou à une disposition d'un règlement du football algérien qui est respecté selon les humeurs des uns et des autres? Très certainement à la FIFA. Par conséquent, il paraît évident que si Achiou ou la JSK avaient voulu saisir la Fédération internationale,, ils auraient obtenu gain de cause. Selon les textes de la FIFA et de la FAF, ce joueur était parfaitement dans son droit de signer pour une période qui va jusqu'à la fin de la saison et l'article 42 des règlements généraux n'est d'aucune valeur. Par ailleurs, on apprend que des joueurs, sous prétexte qu'ils n'étaient signataires dans aucun club avant le mercato d'hiver, seraient qualifiés pour jouer immédiatement avec leurs nouveaux clubs. Si la FAF venait à accepter un tel deal, elle ne ferait qu'enfreindre sa propre réglementation et son article 133 qui interdisent à ce genre de joueurs de prendre part à des matchs qui ont été reportés et qui auraient dû se jouer à un moment où ils n'étaient pas signataires dans leurs nouveaux clubs.