La contrebande du carburant prend de plus en plus d'ampleur. Les pouvoirs publics sont plus que jamais appelés à mettre un terme à la prolifération de ce phénomène. Les gardes-frontières mènent une offensive musclée contre les contrebandiers. Plus de 700.000 litres de carburant ont été saisis par les différentes unités de la Gendarmerie nationale depuis le début de l'année jusqu'au mois d'octobre dernier. Cette quantité n'est pas insignifiante puisqu'elle représente un peu plus de 14 millions de dinars. Ce chiffre a pratiquement doublé en comparaison des 370.830 litres de carburants saisis durant le premier semestre de l'année dernière et qui représentent plus de 7 millions de dinars. L'Algérie est devenue, de ce fait, le marché où les citoyens des pays voisins s'approvisionnent à bon compte, ce qui permet à ces derniers d'alléger leurs propres factures d'importation. En ces temps de crise mondiale multiforme, il y a nécessité et urgence pour notre pays d'assurer l'étanchéité de ses frontières. Mais ce n'est certainement pas en faisant appel au «patriotisme» des «trabendistes». Pour ces derniers, l'argent n'a pas d'odeur. Leur commerce illicite occasionne des pertes financières à l'Etat et pénalise durement leurs concitoyens. Pour y faire face, l'Etat a mis en priorité la lutte contre la criminalité. Cette dernière porte atteinte d'une façon ou d'une autre à l'économie nationale et à son développement. Le «trabendo» est un volet des plus destructeurs de cette criminalité. Dès lors, il appartient à l'Etat de décider des mesures drastiques contre ce phénomène. Sur un autre registre, l'Algérie dispose, par rapport à ses voisins, d'une marge de manoeuvre dans la détermination du coût de l'essence à la consommation. Un avantage qui fait que le prix de l'essence a toujours été beaucoup plus bas que celui appliqué par nos voisins. D'où l'installation d'un florissant marché de la contrebande qui siphonne les disponibilités de notre pays en essence et autres produits énergétiques vers les pays limitrophes. Le trafic de carburant occupe, d'ailleurs, la tête des produits qui traversent illégalement les frontières algériennes pour être vendus au double, voire au triple de leurs prix dans les pays voisins. Et pour cause, dans un communiqué de la Gendarmerie nationale parvenu à notre rédaction, hier, on relève que 2070 litres de mazout ont été abandonnés par des contrebandiers sur la bande frontalière de la wilaya de Tlemcen. Quant à Tébessa et Souk Ahras, une quantité de 464 litres de mazout y a été récupérée par les gardes-frontières, toujours durant le mois en cours. A Tamanrasset, on a récupéré 9360 litres de carburant destinés à la contrebande.