Au fur et à mesure que les rencontres se succèdent, le niveau s'élève et les calculs commencent. A l'instar de l'Argentine, de l'Espagne et du Brésil, et contrairement à la France, l'Italie a justifié son statut de favori en s'imposant face à l'Equateur dont c'étaient les grands débuts. Le duo Totti-Vieri a fait des étincelles, le second signant un doublé. Du solide. Si les surprises ont émaillé les deux premières journées, les deux dernières ont davantage respecté la hiérarchie. Les rencon- tres d'hier ont, en effet, été celles des confirmations. L'Argentine reste la grande favorite à la succession de la France, le Paraguay perd de son charisme sans Chilavert tandis que la Suède ne réussit guère à l'Angleterre, sa bête noire qu'elle n'a plus battue depuis 34 ans (6 défaites et 3 nuls) alors que la Selecao et la Squadra Azzura ont franchi victorieusement les obstacles turc et équatorien avec fébrilité pour la première, et sérénité pour la seconde. Contrairement à l'Angleterre, l'Espagne a mis fin à une malédiction qui la poursuit depuis cinquante-deux ans. En effet, l'Espagne a enfin vaincu le signe indien qui l'empêchait de bien faire lors de ses matches d'ouverture de Coupe du monde, grâce à sa victoire 3-1 contre la Slovénie dimanche. Hasard du destin, c'est exactement sur ce score que l'Espagne avait battu les Etats-Unis lors de la Coupe du Monde au Brésil en 1950. Après trois journées de rencontres à la discipline exemplaire, trois cartons rouges sont venus entacher les trois rencontres de la quatrième journée. Le défenseur croate Boris Zivkovic a été le premier joueur à être expulsé, à la 60e minute de jeu de la neuvième rencontre Croatie-Mexique (Groupe G). Sa faute dans la surface lui a valu son immédiate exclusion et a permis au Mexique de l'emporter grâce au penalty transformé par Cuauhtemoc Blanco venant se faire justice lui-même (1-0). Quelques heures plus tard, la Turquie a été obligée de terminer sa rencontre face au Brésil à neuf joueurs suite à la double exclusion dans les 10 dernières minutes de Alpay et Hakan Unsal pour deux cartons jaunes. L'exclusion d'Alpay (86e) est consécutive à une faute dans la surface du défenseur turc offrant la victoire aux Brésiliens grâce au penalty transformé par Rivaldo (2-1). La seconde exclusion fait suite à une décision contestable. Hakan Unsal envoyait certes le ballon vigoureusement en direction de Rivaldo pour que celui-ci botte un corner, mais le Brésilien, un tantinet tricheur, simulait l'avoir reçu sur la tête et s'écroulait. L'arbitre tombait dans le panneau et excluait Hakan Unsal alors que la lutte contre la simulation avait été annoncée comme l'objectif principal des arbitres pour cette Coupe du monde. Un cinéma que Rivaldo a reconnu pour inciter l'arbitre à exclure Hakan Unsal. A la lecture des nouvelles règles de la Fifa, Rivaldo aurait dû être sanctionné d'un avertissement. Au total, trois cartons rouges et 37 cartons jaunes ont été distribués lors des onze premières rencontres. Huit avertissements, pour la seule rencontre Paraguay-Afrique du Sud (Groupe B), ont été distribués par l'arbitre slovaque M.Michel. Le record d'exclusions lors d'un Mondial est détenu par l'édition 98 en France avec 22 cartons rouges. Au contraire, le Mondial brésilien en 1950 n'a déploré aucune exclusion. En dépit de ces dépassements, le Mondial asiatique, même s'il se déroule devant des gradins vides, connaît un rythme de jeu de plus en plus élevé, au grand bonheur des puristes. Le football africain n'est pas en reste dans cette euphorie. Une victoire contre les champions en titre en match d'ouverture avec l'art et la manière, deux nuls et une défaite, tel est le bilan des équipes africaines en attendant la Tunisie. Mais aujourd'hui sera un autre jour avec l'entrée en lice des pays organisateurs, la Corée du Sud et le Japon, mais aussi de la Chine, présente pour la première fois de son histoire en phase finale d'une Coupe du monde.