L'Algérie est en phase d'extirpation de ce phénomène qui dure depuis 16 ans. L'année 2008 est sur le point de rendre son dernier souffle et les Algériens garderont en mémoire, et pour très longtemps, les scènes des attentats meurtriers de Boumerdès, Bouira, Tizi Ouzou, Skikda et Jijel, pour ne citer que les plus spectaculaires. Sans oublier de rappeler l'assassinat de 10 paras à Batna. Près de cent personnes ont été lâchement assassinées par la horde terroriste. L'année 2008 aura eu aussi son lot de larmes et de douleur. En revanche, ce sont plus de 200 terroristes qui seront définitivement neutralisés par les forces de sécurité engagées dans une lutte acharnée. Ces résultats ont été possibles grâce et essentiellement, à une stratégie qui ne manquera pas de faire capoter tous les plans de ce qu'on appelle le Gspc, présumé branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Une stratégie relative à la maîtrise et l'exploitation du renseignement. Tous les corps de sécurité ont été instruits de coordonner la moindre information en relation avec le traitement sécuritaire. C'est entre autres, ce qui a fortement altéré les capacités de nuisance des dernières poches du Gspc, comme le souligne, à chaque fois, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Yazid Zerhouni vient, d'ailleurs, d'annoncer que plusieurs émirs du Gspc ont été neutralisés au cours de cette année, à l'image de Ali M'hira, émir de katibet El Maout, agissant à Batna, qui était derrière l'attentat kamikaze de 2007 dans cette même wilaya, ayant ciblé la délégation du chef de l'Etat. Le combat des forces de sécurité n'aura pas été vain, cela se traduit par un constat de la situation sécuritaire au niveau de la wilaya d'Alger. L'acharnement des forces de sécurité aura permis, grâce justement à l'exploitation du renseignement, le démantèlement de plusieurs réseaux de soutien. Toutes les tentatives du Gspc pour commettre des attentats, ont échoué. Droukdel, qui avait bien espéré faire de la capitale un théâtre du massacre, s'est vu contraint de revoir la donne à chaque fois puisque aucun attentat ne sera perpétré à Alger durant cette année. Le sinistre émir national du Gspc s'est donc tourné vers les wilayas limitrophes, Boumerdès et Bouira, du fait de leur proximité avec la capitale pour espérer obtenir un retentissement médiatique. Le double attentat kamikaze à Bouira, et auparavant, aux Issers, à Boumerdès, compteront les derniers. Ce fut le mois d'août dernier. Les mesures de sécurité draconiennes entreprises auront, de ce fait, contrecarré les calculs des hors-la-loi. Non sans dire qu'en plus de l'expérience acquise par les forces de sécurité durant 16 ans de lutte sans relâche, l'Etat s'est mobilisé avec une grande détermination pour fournir tous les moyens indispensables à la neutralisation de ce fléau. C'est dire que l'ANP, qui est la plus investie dans cette lutte, s'est dotée de moyens conséquents. Le renouvellement de l'arsenal militaire, du matériel de détection d'explosifs, l'infrarouge auront permis aux forces héliportées d'intervenir de jour comme de nuit. Le plan appliqué en matière de barrages fixes et mobiles au niveau des axes routiers, permettra de mettre hors d'état de nuire des terroristes en déplacement Cela a été le cas notamment, à Tizi Ouzou, dont l'opération s'est soldée par la neutralisation de 10 terroristes, l'été dernier, mais aussi d'intercepter des chargements d'explosifs que comptait utiliser le Gspc dans la fabrication de bombes. Il était clair que cette organisation voulait, à tout prix, importer depuis l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan toutes les méthodes subversives et guerrières pour déstabiliser le pays et de faire de l'Algérie, un Kaboul bis. Affirmer avec certitude que le terrorisme est vaincu est encore prématuré. Des groupuscules écument encore une bonne partie de certaines régions. Une incursion vient d'être perpétrée dans une localité isolée à Skikda. Un groupe terroriste, profitant de la mobilisation des forces de sécurité à Zitouna, s'est introduit dans ce douar dans la nuit de mercredi à jeudi derniers, pour délester la population de ses biens. Les terroristes ont emporté des vivres, de l'argent et des couvertures. Alors qu'un faux barrage a été signalé à Aïn Témouchent durant la même période. Un policier n'aura la vie sauve qu'en prenant la fuite, laissant derrière lui son véhicule, ses papiers et son arme. C'est dire tout simplement que l'Algérie est en phase d'extirpation de ce phénomène qui dure depuis 16 ans. On est loin des carnages des années 1990 où la terreur a prévalu. Il n'en demeure pas moins que l'Etat fait face à une autre forme de terreur, celle des kamikazes. On a beau analyser le contexte, l'objectif des terroristes est le même: déstabiliser l'Etat sur le plan social et économique et préserver les intérêts d'une mafia politico-financière en connexion avec les trafiquants de drogue, d'armes.