130.000 agriculteurs à l'échelle nationale sont concernés par une dette de 12 milliards de DA. La prochaine Conférence nationale sur l'agriculture risque de connaître des rebondissements importants et remettre à la surface plusieurs questions et cas de corruption dans le secteur, étouffés depuis longtemps. Aussi, croit-on savoir que les dossiers qui fâchent seront mis sur la table. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Mohamed Alioui a annoncé, à ce propos que l'ensemble des revendications, parmi lesquelles l'effacement des dettes des agriculteurs et l'attribution du droit de concession pour une durée de 99 ans, seront soumises à la prochaine conférence nationale. La famille agricole est confrontée à de nombreux problèmes. M.Alioui a, lors d'une assemblée générale qui s'est déroulée à Annaba, énuméré certains de ces obstacles. Le retard dans l'arrivée des engrais aux exploitations agricoles collectives et les difficultés «bureaucratiques» dans l'obtention du crédit Rfig, en plus de la marginalisation du volet social des agriculteurs sont, entre autres, les points relevés. «Ce sont des obstacles artificiels qui entravent la bonne orientation du secteur agricole», a-t-il estimé. Il a ainsi plaidé pour «la levée des obstacles bureaucratiques qui entravent l'application concrète et rapide des différents dispositifs de soutien contenus dans la stratégie nationale de relance du secteur agricole». Quelque 130.000 agriculteurs à l'échelle nationale sont concernés par une dette de 12 milliards de DA tandis que l'Unpa a enregistré, en 2002 l'effacement d'une dette de 24 milliards de DA accumulée sur 20 ans, a indiqué M.Alioui. Les agriculteurs présents à cette assemblée ont, de leur côté, soulevé différents problèmes relatifs, notamment à la gestion des exploitations agricoles, au droit d'exploitation, à l'insuffisance des chambres froides, au manque de matériel agricole et à la difficulté d'obtention du crédit Rfig. Le premier responsable du secteur, Rachid Benaïssa, s'était déjà exprimé sur ce dernier point. «Près de 2,7 milliards de dinars ont été attribués en prêts aux céréaliculteurs. C'est un prêt qui est passé par plusieurs difficultés, car il est nouveau mais il commence à être utilisé. C'est un prêt octroyé par la Badr et la BNA. L'agriculture a besoin d'une mutualité forte, et nous avons l'orientation du président de la République et du Premier ministre, laquelle a été claire. Il faut que la mutualité agricole se renforce dans sa dimension assurance et dans sa dimension crédit mutuel», avait-il souligné récemment. Il a rassuré ainsi la famille agricole sur la volonté des hautes autorités du pays à relancer le secteur. En outre, le secrétaire général de l'Unpa soutient que les fellahs doivent resserrer leurs rangs en vue de relever le défi de la sécurité alimentaire et faire face aux obstacles qui entravent la mise en oeuvre effective de la stratégie nationale pour la relance de l'agriculture. Pour Mohamed Alioui, «le temps est venu de revenir à la raison en s'imprégnant de l'esprit de la loi d'orientation de l'agriculture». Par ailleurs, Mohamed Chérif Ould El Hocine, président de la Chambre nationale de l'agriculture a affirmé que les agriculteurs algériens qui produisent annuellement pour une valeur de plus de 9 millions de dollars US, «demeurent une force vive et productive qui doit se mobiliser autour des orientations pertinentes édictées au profit du secteur».