Sur 187.000 tonnes stockées de perchage, seulement 100.000 tonnes ont été pêchées. Un potentiel important de ressources halieutiques reste inexploité. Alors que les fruits de mer sont très demandés, notre pays ne tire pas profit de ses ressources pour diversifier son économie. C'est le constat établi, hier, par le président du Comité national des marins pêcheurs, M.Hocine Belot, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Ugcaa. «Avec une côte s'étalant sur 1200km de long, nous avons toutes les opportunités pour développer une industrie de pêche», soutient-il. Selon une étude réalisée, il a été constaté que l'Algérie dispose de 194 espèces de poisson. Intervenant dans ce sens, le directeur général de la Chambre nationale de pêche, M.Toufik Rahmani, dira que qu'une étude d'évaluation des ressources halieutiques, réalisée en 2003, a fait ressortir qu'il y a 187.000 tonnes stockées de perchage dont seulement 100.000 tonnes ont été pêchées. Faute de moyens et de manque d'intérêt pour ce secteur, la production halieutique demeure, faut- il le reconnaître, très faible et elle ne couvre même pas les besoins de la consommation. Même si les fruits de mer sont disponibles, un simple citoyen ne peut s'offrir des crevettes où autres sortes de poisson. Rien que pour rappel, le kilo de sardine ne tombe pas au- dessous de 100DA actuellement. Le conférencier explique ce paradoxe par l'absence de moyens modernes de perchage et le manque d'organisation dans la commercialisation du poisson. «Il y a un manque flagrant en matière de zones de stockage et de chambres froides», affirme-t-il avant de préciser que c'est la raison pour laquelle les prix du poisson sont variables d'un moment à l'autre. Parfois, explique-t-il, le pêcheur se retrouve obligé de vendre son produit à un prix symbolique. La cherté des prix du poisson est due également, souligne le conférencier, au nombre des intervenants dans la chaîne de commercialisation. Afin de résoudre ce problème, ce responsable suggère la réalisation de poissonneries au niveau de toutes les wilayas du pays. Ce qui va permettre, selon lui, de réguler la chaîne de commercialisation et de protéger la production halieutique. Sur ce sujet de la protection, justement, le président souhaite la mise en place d'un dispositif de contrôle rigoureux qui trace les règles d'hygiène. Parlant du développement des ressources halieutiques, ce dernier est revenu sur la production du corail. «L'Algérie est l'un des pays les plus riches en corail dans le bassin méditerranéen», dit-il. Cela devrait encourager normalement les pouvoirs publics à exploiter cette richesse. Sachant que le kilo coûte 800 euros, le corail pourrait être un créneau porteur de richesse et de devises. Vu sa valeur, ce produit attire la convoitise des étrangers. Des quantités importantes de corail ont été saisies, dont la dernière date de janvier dernier, où une quantité de 136 kg a été récupérée. M.Belot estime que la production de corail, bloquée pour le moment, sera abondante dans les années à venir.