Les fameux «syndicaux-députés» seront presque intégralement absents de la future Chambre basse du Parlement algérien. Un véritable massacre a caractérisé ce genre de candidatures. Aucun ancien député n'a été reconduit. Cette déconfiture a touché au moins 5 membres de la direction nationale de l'Ugta, dont trois étaient d'anciens parlementaires. Il s'agit de Abdelkader Malki, Mohamed Bouchemoukha et Aïssa Nouasri. Pis encore, le deuxième homme de l'Ugta, Salah Djennouhat, responsable de l'organique, mais aussi de l'union de wilaya d'Alger, candidat dans la capitale, a, lui aussi, été éjecté. Benatia, ancien membre de la direction de l'ex-syndicat unique, qui a réussi à se glisser sur la liste d'Oran, a lamentablement échoué. Tous ces candidats, il faut le souligner, ont un point commun: ils se sont tous présentés sous la bannière du RND. L'échec du RND, donc, s'est répercuté sur un recul historique de l'Ugta. Celle-ci, qui aura sans doute du mal à digérer cette défaite, avait, par la voix de son secrétaire général, appelé tous ses membres, censés être au nombre de 400.000 au moins, à faire campagne et à voter en faveur de ses adhérents. Cela ne semble pas avoir été le cas. Tant s'en faut. La pléthore de dirigeants du RND, également situés au sommet de l'UGTA, semble lui avoir joué un très mauvais tour, alors que l'inverse s'était produit en 97. Un seul candidat, en revanche, a réussi à s'en sortir indemne, même si la Centrale n'a pas fait grand-chose pour lui et même s'il était classé troisième sur la liste de Bordj Bou-Arréridj. Il s'agit de Badreddine, candidat FLN, secrétaire national chargé des affaires économiques et ancien secrétaire général de la puissante Fédération des pétroliers. Sidi Saïd, très loquace durant toute la campagne électorale, se confine à présent dans un silence qui en dit long sur la déception qui a dû le gagner. Son silence, du reste, est pareil à celui des autres grands perdants de ce scrutin, Ahmed Ouyahia et Mahfoud Nahnah en l'occurrence. Cet échec, qui fera sans doute couler pas mal d'encre et de salive dans les prochains jours, devrait amener la Centrale à revoir sa copie, à éviter de trop mêler le syndicalisme à la politique et, surtout, à éviter, à l'avenir, de mettre tous ses oeufs dans le même panier.