L'Etat vient de répondre aux demandes et aux exigences de quelques partis politiques. Feu vert pour les observateurs internationaux: l'Algérie sollicite leur présence lors de la prochaine élection présidentielle. Elle a officiellement engagé, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, les démarches nécessaires dans ce sens. C'est le Premier ministre lui-même qui a confirmé cette information. Ahmed Ouyahia a souligné, hier à Alger, que cette démarche explique «la volonté du chef de l'Etat de veiller à ce que soient réunies les conditions requises pour la bonne organisation, la transparence et la régularité de l'élection présidentielle». Et de préciser: «C'est cette même volonté qui a également conduit le Président Abdelaziz Bouteflika à ordonner au gouvernement de solliciter les premiers responsables de l'ONU, de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique ainsi que de l'Union africaine pour l'envoi de leurs observateurs à l'occasion de l'élection présidentielle.» Le Premier ministre indique également que le ministère des Affaires étrangères «a déjà engagé cette démarche». L'Etat vient de répondre, ainsi, aux demandes et aux exigences de quelques partis politiques. A maintes reprises, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a réitéré que «l'Etat ne s'opposera pas à la présence des observateurs internationaux» afin de garantir une élection libre et transparente. Cette question a animé, pour une certaine période, la scène politique nationale. Le RCD a été le premier à revendiquer la présence des observateurs étrangers. Le Dr Sadi a même conditionné sa participation à cette échéance par «la présence massive des observateurs internationaux». «Nous nous présenterons si la surveillance internationale massive et qualifiée sera là pour garantir fidèlement un scrutin libre et régulier.» Contrairement à cette formation, le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune quant à lui, s'y oppose. «La demande formulée par certains partis en faveur de la présence d'observateurs étrangers à la prochaine élection présidentielle constituerait, si elle venait à être satisfaite, une atteinte à la souveraineté nationale», a déclaré Mme Hanoune. Dans un autre registre, M.Ahmed Ouyahia a procédé, hier, à l'installation de la Commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle de 2009. M.Ouyahia a souligné, dans une allocution à cette occasion, qu'il «revient au gouvernement de veiller à la mobilisation des moyens de l'Etat pour la bonne préparation du scrutin du printemps prochain et son déroulement dans les meilleures conditions». Les travaux de cette commission seront suivis à la loupe par le président de la République. Les travaux de chaque séance seront présentés régulièrement à l'oeil vigilant du chef de l'Etat, a indiqué M.Ouyahia. «Cette mission fera appel aux ressources et aux compétences de l'ensemble des institutions et appareils de l'Etat, dont chacun aura à assumer son rôle de manière efficace et impartiale.» Et de poursuivre que la Commission nationale «aura, quant à elle, le devoir de coordonner toute cette action». Avec la présence des observateurs internationaux et l'installation de la Commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle de 2009, la scène politique nationale devrait s'animer dans les jours à venir. A commencer par les annonces de candidatures. Les prétendants au Palais d'El Mouradia ne vont certainement pas tarder à manifester leur intention de se porter candidat. A présent, Moussa Touati du FNA, Ali Fawzi Rebaïne de Ahd 54, Ali Zeghdoud du Rassemblement national et Omar Bouacha d'El-Iftitah (l'ouverture) sont les seuls à s'être annoncés. Les partis qualifiés «de poids lourds» se sont regroupés derrière la candidature de Abdelaziz Bouteflika. Du côté du RCD «c'est un oui mais...». Au PT également «c'est un oui, mais il faut attendre». Ces deux formations seraient, malgré tout, de la course. Elles ne peuvent se mettre à l'écart. Mais il s'agit de négocier d'abord et de l'annoncer officiellement ensuite. Le PT attend juste de designer son candidat. Alors qu'au RCD, le Dr Sadi est le seul maître à bord. Les islamistes, quant à eux, sont en rangs dispersés. Les différents appels à l'union sont vains. La mouvance islamiste n'arrive toujours pas à trouver son candidat potentiel. L'annonce la plus attendue est celle du Président Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier reste incontestablement le favori de cette élection.