11 militaires israéliens dont un colonel ont été mis hors d'état de nuire, selon un communiqué de la branche armée du Hamas. Des combats très violents opposent l'armée israélienne aux combattants palestiniens, à l'heure où nous mettons sous presse. Israël ne bombera plus le torse comme il l'a fait au début de son agression contre la bande de Ghaza. Les bombardements ont, principalement, ciblé la population civile. Depuis qu'il a lancé son offensive terrestre, il a affaire à une résistance palestinienne de plus en plus vive et farouche, incarnée par les brigades Azeddine Al Qassam aguerries aux combats de rue et à la guérilla urbaine. Elles attendent les troupes israéliennes de pied ferme et au coeur même de Ghaza. L'armée israélienne y réfléchira sans nul doute à deux fois avant de tenter une éventuelle et hasardeuse incursion. La résistance palestinienne lui a promis un «sombre destin». 11 militaires israéliens dont un colonel de 34 ans ont été tués depuis que les tanks et les chars de Tsahal sont entrés en action. L'armée israélienne, tout en communiquant un bilan inférieur, a officiellement reconnu que ses troupes ont effectivement subi de sérieuses pertes. Un soldat israélien a été tué alors que 55 autres ont été blessés, quatre d'entre eux l'ont été grièvement, a fini par admettre, hier, le porte-parole de l'armée israélienne. Tsahal veut à tout prix et sans aucun doute minimiser la résistance spectaculaire à laquelle elle se heurte. «Les tirs de roquettes doivent cesser complètement, ce qui n'est pas encore le cas...», a implicitement reconnu le porte-parole de l'armée de l'Etat hébreu, le général Avi Benyahou. Quand l'on sait que l'objectif principal que se sont fixé les dirigeants israéliens est de faire cesser les tirs de roquettes qui pleuvent sur les colonies juives, on peut d'ores et déjà conclure que l'opération militaire israélienne ne s'est, en définitive, soldée que par un génocide. Un crime contre l'humanité que tous les peuples du monde, épris de justice et de liberté, ont dénoncé. Que l'on soit à Londres, Oslo, Berlin, Alger, Tunis, Rabat ou au Caire et même aux Etats-Unis soutien indéfectible de l'Etat hébreu, les foules manifestent par milliers et sans relâche jusqu'à l'arrêt définitif de l'agression israélienne. Sur le terrain, l'armée israélienne s'entête. Le cessez-le-feu immédiat auquel ont appelé les diplomates européens en visite à Jérusalem, hier, a été balayé d'un revers de la main par la ministre israélienne des Affaires étrangères. «Israël a agi de manière à changer la donne qui prévalait avant l'opération militaire, alors que le Hamas tirait sur Israël quand il désirait et qu'Israël faisait preuve de retenue», s'est défendue Tzipi Livni auprès des représentants de l'Union européenne. «Nous avons durement frappé le Hamas, mais tous les objectifs que nous nous sommes fixés n'ont pas encore été atteints, et l'opération continue.» Le cauchemar continue et continuera pour le peuple palestinien, aurait dû dire Ehud Barak, le belliqueux ministre israélien de la Défense dont les mains sont tachées du sang des enfants de Ghaza. Des milliers de combattants palestiniens sont prêts à combattre pour venger leurs frères morts sans pouvoir se défendre. Comment auraient-ils pu le faire, eux qui viennent tout juste d'ouvrir les yeux à la vie? «Nous vous avons préparé des milliers de braves combattants qui vous attendent à chaque coin de rue et vous accueilleront avec du feu et du fer», a lancé aux militants israéliens Abou Obeida, le porte-parole des brigades Azeddine Al Qassam. Israël temporise et s'inquiète. La progression de son offensive terrestre s'est brusquement interrompue alors qu'elle fonçait sur Ghaza triomphalement. «La ville de Ghaza est partiellement encerclée», a laconiquement lâché le ministre israélien de la Défense. La branche militaire du Hamas a peut-être remporté une victoire psychologique inattendue de tous, mais certaine. Sa résistance est héroïque. «Elle a donné le plus beau des exemples lors de la confrontation avec une armée que le monde croyait invincible. Vous allez la vaincre grâce à Dieu», a déclaré, lors d'une allocution télévisée, Mahmoud Al Zahar, leader incontesté du mouvement palestinien. La diplomatie, de son côté, bégaie et s'embourbe. «Avec tout le respect que je dois à l'Union européenne et la diplomatie la plus activiste de notre temps, la française, l'UE manque d'influence tant auprès d'Israël que du Hamas», a déclaré un diplomate norvégien, présent aux négociations d'Oslo en 1993. Les armes ne devront pas se taire de sitôt.