Plusieurs anciens responsables du parti sont en train d'actionner leurs relais. En attendant de connaître l'issue de l'importante réunion du bureau national du RND, aujourd'hui au siège du parti à Ben Aknoun et surtout la conférence de presse que donnera le secrétaire général Ahmed Ouyahia demain, plusieurs anciens responsables du parti sont en train d'actionner leurs relais dans le but de tirer profit de la débâcle du RND aux dernières législatives. Ainsi l'ancien président du parti et président de l'APN, M.Abdelkader Bensalah veut profiter de ce faux pas d'Ouyahia pour tenter de récupérer le parti. Pour ce faire, M.Bensalah a dépêché des émissaires, l'ancien président du groupe parlementaire du parti, Noureddine Terbag député d'Oum El-Bouaghi, et Khaldi Boumédiène, député de Tlemcen, tous deux écartés des listes électorales par Ouyahia et, de ce fait, ont une revanche à prendre sur ce dernier. Ces envoyés spéciaux avaient pour mission de convaincre l'ancien Chef du gouvernement Mokdad Sifi de venir au parti du gouvernement et de prendre les rênes du mouvement. Une invitation au putsch, gentiment refusé par l'ancien membre du bureau national du RND, qui a précisé que ce ne sont pas ses méthodes. En revanche, il a donné son accord pour une réunion extraordinaire du conseil national où il s'exprimera sur les problèmes qui ont conduit le parti à une telle situation. Les émissaires de Bensalah ont tenté aussi de convaincre l'ancien gouverneur de la ville d'Alger, M.Cherif Rahmani, et l'ancien ministre de l'Education nationale, Aboubakr Benbouzid, eux aussi écartés de la liste électorale par Ouyahia, et ce pour s'associer à la refonte du parti. Ces derniers réservent leur réponse après la conférence d'Ouyahia. Devant cette fin de non-recevoir des grosses cylindrées du parti, Bensalah aurait sollicité l'ancien ministre des Moudjahidine Mohamed Cherif Abbas. Ce dernier a, selon certaines indiscrétions, donné son accord de principe pour reconduire la direction du parti. Toujours selon certaines indiscrétions, Bensalah, qui est pressenti à un poste dans le prochain gouvernement, voudrait placer un secrétaire général en attendant d'organiser un congrès et se faire président du parti. A côté de ce ballet de tractations secrètes, il y a le mouvement révolutionnaire et anarchique d'Aïssa Nouasri, qui tente de profiter de la vacance du pouvoir dans le parti, alors que d'autres clans s'organisent en coulisses pour avoir «la peau politique» d'Ouyahia, les anciens partisans de Sifi, Bahbouh, Ben M'hidi d'un côté et les partisans de Chérif Rahmani, conduit par Djabil Kahlouche de l'autre, vont bientôt investir le terrain politique pour une campagne anti-Ouyahia, qui ne dit pas son nom. Par ailleurs, ces courants disproportionnés s'opposent au retour sur la scène de l'ancien SG du RND Tahar Benbaïbèche qu'il considère inapte à reprendre les rênes du parti. Enfin, il y a les sympathisants d'Ouyahia, dont la plupart sont les nouveaux députés de la prochaine Assemblée. Ils s'organisent au siège du parti à la Grande-Poste et attendent avec impatience la contre-attaque de leur chef ou encore les consignes politiques à prendre pour l'avenir douteux du parti.