Le ministre a remis en cause les compétences du pays dans le domaine religieux, lesquelles n'arrivent par à créer Dar El Fetwa. Une chose et son contraire. On ne sait plus qui croire quand un ministre apporte une contradiction à lui-même. Il faut dire que quelque chose ne tourne pas rond. Et quand un ministre se contredit, c'est encore plus grave. En effet, lors de son passage hier à l'émission «Tahawoulat» de la Radio nationale, Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a déclaré que «l'université algérienne forme entre 800 à 1000 imams chaque année, mais ces diplômés refusent d'exercer dans des régions désenclavées». Pourtant, le 21 novembre de l'année écoulée, ce même ministre avait déclaré, dans l'émission hebdomadaire radiophonique intitulée «L'Islam en question», que «le pays dispose de plus de mosquées que d'imams». Une contradiction en l'espace d'un mois et demi. M.Ghlamallah a-t-il revu les statistiques de son département ou a-t-il reconnu la gravité de son ancienne déclaration? Où est la vérité? A-t-on plus d'imams que de mosquées, ou avons-nous plus de mosquées que d'imams dans un pays musulman? Le ministre a démontré une autre lacune de son département, lors de l'émission «Tahawoulat». M.Ghlamallah récuse la constitution de l'Observatoire de l'avis religieux national Dar El Fetwa, pourtant recommandée par le président de la République, sous prétexte que «les conditions ne sont pas réunies pour sa constitution». Le ministre remet ainsi en cause les compétences du pays dans le domaine religieux. «Dar El Fetwa a besoin d'une armada d'intellectuels et d'hommes de science compétents pour gérer cet établissement», a-t-il souligné. Lors de son intervention radiophonique et en ce jour de l'Achoura, le ministre a réaffirmé le versement «d'une partie des recettes de la zakat pour l'année 1430 de l'hégire (2009) en guise de solidarité avec la population de Ghaza». Le ministre n'a pas précisé, cette fois-ci, le montant exact réservé pour Ghaza. Dans sa dernière déclaration, il fait état d'un quart des recettes de la zakat de cette année. S'agit-il d'une simple omission ou bien ce montant est-il revu à la hausse? En tout cas, il estime que «venir en aide financièrement à nos frères de Ghaza est un devoir qui incombe aux Algériens riches et aisés qui contribuent au fonds de la zakat». Sur un autre plan, le ministre dément la réduction du fonds de la zakat. «Au contraire, le fonds s'enrichit de plus en plus, il passe de 493 millions de dinars en 2007 à 507 millions de dinars en 2008» a-t-il affirmé. Le ministre préconise que l'argent collecté pour le fonds de la zakat soit géré par «une commission ayant un cachet économique qui veille à la transparence de la gérance de ce fonds» L'argent serait-il détourné? S'exprimant sur les biens wakfs, le ministre a révélé le projet de création par son secteur d'un organisme de leur gestion. Il prendrait la forme d'un office ou d'une agence regroupant les différents services publics ayant une relation avec les wakfs, dont la direction des domaines et les organismes de comptabilité des biens immobiliers et des finances. M.Ghlamallah a estimé que la gestion des biens wakfs «ne saurait demeurer l'apanage du ministère des Affaires religieuses, mais devrait s'élargir à tous les services concernés». Il y a anguille sous roche.