Elle a exclu toute participation de son parti au futur gouvernement. Comme annoncé initialement, le PT a animé, hier, une conférence de presse au CIP afin de rendre publique sa position par rapport à la proclamation des résultats des législatives du 30 mai par le Conseil constitutionnel. Dans l'ensemble, le PT considère que «les élections se sont déroulées dans un climat relativement acceptable». Cela si l'on tient compte «du climat d'insécurité, de l'état d'urgence et des passe-droits érigés en règle dans bon nombre de régions du pays». Le porte-parole du PT, à ce sujet, a relevé que «des menaces par armes à feu ont été commises par des militants de certains partis afin de forcer le destin et l'expression populaire». Un amer constat qui, relève-t-elle non sans raison, «conforte le PT dans ses appels à lever l'état d'urgence, à mettre un terme aux armes qui circulent partout et à chercher une solution politique, démocratique et concertée à la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis près d'une douzaine d'années». Dans le même ordre d'idées, Louisa Hanoune a révélé que «les citoyens de Tissemsilt sont au bord du soulèvement afin de revendiquer la restitution de leurs voix en faveur du Parti des travailleurs». En tout, «le PT a remis hier 7 recours particulièrement bien ficelés qui devraient lui assurer autant de nouveaux sièges pour peu que le Conseil constitutionnel les prenne en considération et les étudie comme il se doit». Mme Hanoune enchaînant sur le même ordre d'idées, a démenti catégoriquement quelque éventuelle entrée de son parti dans la coalition gouvernementale. «La future équipe gouvernementale, souligne Louisa Hanoune, appliquera la même politique, celle-là même que nous rejetons et qui contredit l'essence même fondant notre parti.» La grave crise qui secoue la Kabylie, comme on s'en doute, a occupé une bonne place dans cette conférence de presse. Louisa Hanoune, qui dit que son parti est «particulièrement inquiet pour cette région et, partant, pour le pays, (se déclare convaincue que) la solution ne peut être que politique». Aussi, lance-t-elle «un appel solennel au Président de la République pour qu'il use de ses prérogatives constitutionnelles et prenne des mesures hardies en faveur de cette région, notamment en libérant les détenus et en tentant de saisir les raisons qui motivent la colère de cette jeunesse, une colère instrumentalisée par des courants qui n'osent pas affirmer au grand jour leurs couleurs politiques».