Cosider se détache nettement des autres entreprises dans l'avancement des travaux. Le Président de la République a donné des instructions fermes pour que soit instaurée la formule des trois fois huit. En non-stop. Jour et nuit, les équipes vont donc se relayer pour commencer à livrer les logements dès le premier trimestre de l'an prochain. En d'autres termes, les délais de réalisation arrêtés à 18 mois vont être réduits à 12 mois et étalés par tranches dont la dernière coïncidera avec le terme initial. «Dès mars prochain, les logements commenceront à être habités» nous confie sur un ton impératif Lazhar Bounafaâ, DG de l'Aadl, en charge du programme de la location-vente. Les chantiers battent leur plein. Commencés en mars dernier et bien que menés à un rythme raisonnable, les travaux vont quand même être «dopés» dès ce mois. Toutes les entreprises engagées dans le programme devront se conformer à cette date butoir. Les deux entreprises chinoises, qui réalisent, à elles seules, 11.000 des 20.000 logements inscrits sur le programme 2001 à travers 6 des 8 wilayas (le total du programme 2001-2002 renferme 55.000 logements répartis sur 24 wilayas), affichent une assurance à toute épreuve, confiantes dans leur solide expérience. Sur leurs cartes de visite figurent, en effet, des réalisations somptueuses en temps records tels l'hôtel Sheraton de Club-des-Pins et l'hôpital d'Oran sans compter les infrastructures imposantes à leur actif dans divers pays du globe. Une réputation qui n'impressionne pas outre mesure l'entreprise publique Cosider engagée, elle aussi, dans le programme. «Nous prouverons nos capacités!», nous confiait récemment M.Rekhrouh, DG de Cosider construction. D'ailleurs, Cosider se détache nettement des autres entreprises dans l'avancement des travaux. Alors que tous les chantiers sont à l'étape terrassement (achevé ou en voie de l'être), ceux de Cosider en sont déjà au coffrage-ferraillage (6e étape du planning), notamment à Oran, Constantine et Annaba. Une sorte de défi qui ne dit pas son nom face à la réputation de bâtisseurs hors normes acquise par les Chinois. Ce qui est une bonne chose en soi qu'un tel esprit de compétition soit. Ce stimulant qui vient «fouetter» nos entreprises et les soustraire à la morosité. Bien sûr tous les chantiers n'accusent pas un tel taux d'avancement et c'est là que l'instruction présidentielle prend tout son sens. L'exigence des trois fois huit répond à un triple objectif. Premièrement réduire autant que faire se peut les délais, deuxièmement augmenter la création d'emplois et enfin animer les nuits de nos villes qui ont pris la mauvaise habitude d'être désertées dès le coucher du soleil. «D'ici à la fin juin, tous les chantiers résonneront de nuit comme de jour des bruits des pelleteuses, bétonnières et autres engins», confirme M.Bounafaâ. Il faut dire que le programme location-vente suscite tous les espoirs d'une population qui s'est empressée de se porter candidate aussitôt la «soupape» mise en place en août dernier. Depuis, et sur les 24 wilayas, près de 500.000 Algériens ont retiré des formulaires. Quelque 200.000 d'entre eux sont revenus déposer leurs dossiers. Parmi eux il y a ceux qui sont rejetés (revenus non conformes, résultat du fichier national, etc.) et ceux qui sont ajournés (pièces manquantes au dossier, etc.). Tous les autres, soit un peu plus de la moitié des dépôts, sont déclarés recevables. 55.000 d'entre eux sont inscrits sur les programmes 2001-2002. Pour les autres des programmes futurs sont en voie d'être finalisés. Comme celui qui va être finalisé au cours du mois de juillet prochain avec la Cnep. L'accord prévoit le financement par la caisse d'épargne de 65.000 logements avec la participation de l'Etat pour agir et faire en sorte que le taux d'intérêt soit identique à celui pratiqué jusque-là c'est-à-dire zéro. Avec ce total de 120.000 logements, la location-vente aura réussi à terme à bouleverser le marché de l'immobilier et renverser la tendance actuelle dominée par une crise aiguë. Et comme il n'est pas question que de tels programmes s'étirent à l'infini au risque de perdre toute l'efficacité de résorption de la pénurie, des délais infranchissables sont fixés. 18 mois, selon les termes du contrat, mais qu'il est plus que souhaitable de ramener à 12 mois. Pour les entreprises qui lorgnent vers d'autres marchés il va de soi que leur rythme servira de paramètre à fort coefficient lors des soumissions à venir. Au grand bonheur des candidats aux logements de la location-vente (la classe moyenne majoritaire dans ce pays) qui ont hâte d'avoir enfin un toit. L'espoir avec lequel ils vivent est incommensurable. Au train où vont les choses, ils le réaliseront plus tôt que prévu.