«La khedma, la zedma (ni travail ni aventure), partons tous à Ghaza. Nous sommes tous des résistants!» tels ont été les principaux slogans scandés, hier, par les manifestants, venus en force manifester leur solidarité au peuple palestinien. Depuis 1988, la ville d'Oran n'a pas connu une telle mobilisation. Plusieurs slogans caractérisés par des appréciations, hétérogènes contre l'Etat israélien ont ponctué le rythme de la marche. La devise des années 1990 «Alayha nahya alyaha namout» qui a été longuement répétée, hier, par plusieurs manifestants, est, semble t-il, de retour. Ce dernier (slogan), n'est apparemment pas encore enterré. Les explications sont multiples et variées. Pour certains marcheurs, le conflit israélo-palestinien est d'ordre confessionnel tandis que pour d'autres, c'est une manière de condamner, avec fermeté, la sauvagerie et la barbarie de l'Etat israélien contre un peuple sans défense et surtout de dénoncer l'entêtement d'Israël et son refus de mettre en application la dernière résolution onusienne. Femmes, jeunes et moins jeunes, vieux, avec des drapeaux et écharpes palestiniens ont sillonné les principales artères de la ville. El-Bahia a vibré hier sous les clameurs de plusieurs centaines de manifestants. Plusieurs carrés ont été formés. Les manifestants qui ont traversé les quartiers de Saint-Pierre, Plateau, Place Valero, rue Larbi Ben M'hidi, Place de Gargaintha, ont élu leur regroupement final à la place du 1er-Novembre (ex-Place d'Armes). Sur les lieux, les marcheurs ont fait la prière de l'absent sous les cris déchirants de la foule qui ne cessait de grossir. L'imposant rassemblement a eu lieu sous un impressionnant dispositif de sécurité, particulièrement au niveau des institutions sensibles comme l'Hôtel de ville, les consulats de France et d'Espagne.