Les trois alliés ont relégué au second plan la question du troisième mandat en consacrant la réunion d'hier à Ghaza. «Nous organisons en fonction des lois de la République», a déclaré, hier, l'actuel président de l'Alliance présidentielle et secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem à la fin de la réunion de l'Alliance en référence aux marches de soutien à la population de Ghaza. Ainsi, le FLN, le RND et le MSP ne vont pas marcher à Alger. A la question de savoir si une demande d'autorisation de marcher a été introduite au ministère de l'Intérieur, il dira: «Nous n'avons pas fait de demande d'autorisation de marche à Alger car nous savons que la loi l'interdit.» Le secrétaire général a indiqué avoir donné des instructions aux mouhafadhas des 47 wilayas pour organiser des marches durant le week-end dernier. Par cette déclaration, l'Alliance présidentielle dégage sa responsabilité de ce qui s'est produit lors des manifestations organisées avant-hier à Alger. M.Belkhadem a indiqué que les trois partis de l'Alliance se sont mis d'accord sur les actions à mener pour exprimer leur solidarité avec Ghaza. Cependant, il n'a pas avancé des détails sur les activités prévues. Les leaders des trois partis, réunis hier au siège du FLN, ont relégué au second plan la question du troisième mandat. Ils ont totalement consacré leur intervention à Ghaza. Même dans le communiqué final sanctionnant les travaux, l'Alliance n'a guère évoqué la prochaine échéance. Le document de trois pages a été complètement consacré au soutien à la cause palestinienne et à la dénonciation des crimes de l'armée israélienne ainsi que l'attitude des Nations unies. Conjoncture oblige! Les leaders des partis de l'Alliance présidentielle n'ont pas voulu aborder la présidentielle. Dans son intervention à l'ouverture de la réunion, M.Belkhadem a fustigé l'ONU. «Nous dénonçons cette politique du deux poids, deux mesures dans le conflit du Moyen-Orient», a-t-il clamé. M.Belkhadem s'est même interrogé sur «l'utilité» et «l'efficacité» de l'ONU qui, a-t-il dit, «ne fait rien lorsqu'il s'agit de dissuader les agresseurs». Ce dernier n'a pas ménagé les pays arabes: «Il faut laisser les intérêts personnels de côté et oeuvrer pour des causes justes qui concernent l'avenir de toute la région», a-t-il préconisé. De son côté, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a estimé que «les massacres perpétrés à Ghaza, ne peuvent être qualifiés sur les plans, moral, politique et juridique que de crimes contre l'humanité». Tout en fustigeant le silence observé par les pays devant ces massacres, il a qualifié l'attitude de certains pays de «complice». Il a rappelé, dans ce sens, la position de l'Algérie qui «dénonce la complicité internationale de ces massacres qui ressemblent à ceux perpétrés au Liban, il y a deux ans». Selon lui, l'Algérie soutient l'idée d'un sommet arabe consacré à la situation dans la bande de Ghaza. «L'Algérie a accepté l'idée de l'organisation d'un sommet arabe consacré à la situation qui prévaut à Ghaza et elle est prête, à n'importe quel moment, à participer à ce sommet», a affirmé M.Ouyahia. Le président du MSP, M.Bouguerra Soltani, a, quant à lui, soutenu que «la résistance héroïque des habitants de Ghaza est en phase de transformer ce combat en idéal de libération». Par ailleurs, même si la question de la présidentielle n'est pas apparue dans les discours, elle a été soigneusement évoquée lors des travaux tenus à huis clos. «Nous avons largement discuté de la question de la campagne pour l'élection présidentielle», a-t-il avancé.