Il faut des moyens humains et matériels plus de l'endurance pour sillonner les 48 wilayas du pays. Les sept éventuels candidats au palais d'El Mouradia seront-ils capables de présenter au jour J le dossier exigé? A l'exception du Parti des travailleurs et du Front national algérien qui n'auront pas de difficultés pour remplir les conditions de participation, il faut dire que la tâche n'est pas aussi facile qu'on l'imagine. Le PT a déjà eu l'expérience en participant à l'élection de 2004. Concernant le FNA, le nombre des élus lui assure confortablement la voie à la présidentielle. «Nous avons commencé la collecte des signatures», a déclaré à L'Expression, son président Moussa Touati. Ayant commencé l'opération de collecte de signatures, M.Touati a affirmé: «Nous allons boucler l'opération dans une semaine et celle concernant les 75.000 signatures dans quinze jours». Confiant et même sûr de lui, Moussa Touati affirme qu'il sera prêt au rendez-vous dès la convocation du corps électoral. «Dans quinze jours, nous allons passer à une autre phase», a-t-il avancé faisant allusion à la préparation de la campagne électorale. Donc pour le PT et le FNA, l'affaire est presque scellée. Le problème se pose, néanmoins, pour les autres prétendants, notamment Ali Zeghdoud, Belaïd Mohand Oussaïd, Amar Bouacha, Mohamed Hadef et, à un degré moindre, Fawzi Rebaïne qui est un cas spécial. C'est lui qui a créé la surprise lors de la présidentielle de 2004 en réunissant les 75.000 signatures exigées, au moment où tout le monde ne s'y attendait pas. L'épreuve s'annonce donc très pénible pour le reste des candidats. Totalement absents de la scène politique, ces candidats n'auront pas la tâche facile. Trois écueils de taille sont à surmonter par les prétendants pour qu'il fassent partie de la liste des candidats à la magistrature suprême: le temps, la logistique et l'endurance. Le facteur temps est un élément déterminant qui risque de compromettre les calculs des candidats. L'heure presse et le délai de la présidentielle approche. Il ne reste plus qu'un mois pour préparer le dossier de candidature. La convocation du corps électoral interviendrait, rappelons-le, le 25 janvier ou, au plus tard, le 7 février prochain. Une fois le corps électoral convoqué, les candidats sont appelés à déposer leur dossier dans un délai de quinze jours. Ces derniers doivent agir vite et bien. Même si les candidats arrivent à collecter les 75.000 signatures, ils ont encore beaucoup de défis à relever, notamment celui de la logistique à mettre en place. En effet, il faut des moyens humains et matériels. Il faut des locaux dans toutes les wilayas du pays pour installer des permanences au minimum dans chaque chef-lieu de wilaya. Encore que c'est très insuffisant. Lesquels locaux doivent être pourvus de matériels et surtout de personnel. A propos du personnel, il faut des spécialistes en communication, en administration ainsi que d'autres segments liés à la gestion financière et organique. Il faut installer également des équipes d'encadrement et une stratégie de communication solide. Ce sont là les ingrédients indispensables à la bataille électorale en termes de logistique et la liste des moyens est loin d'être exhaustive. A ces moyens humains, il faut ajouter les programmes, les propositions et le projet de société qu'ils sont censés expliquer aux électeurs. Vient ensuite l' endurance des candidats. Ont-ils les capacités physiques et le souffle pour mener une bataille électorale non-stop dans les 48 wilayas du pays? A trois mois de l'élection présidentielle, ces derniers devront mettre les bouchées doubles durant les prochains mois. Ainsi, ils doivent investir le terrain et sillonner les 2 millions de kilomètres pour vendre leurs idées et capter l'intérêt des électeurs. Afin d'imposer leur présence sur la scène nationale, les candidats doivent déployer toute leur énergie et investir tous les espaces pour faire aboutir le projet politique qu'ils proposent: affiches, banderoles, pancartes, spots publicitaires et messages à diffuser pour rehausser leur image, et autant de méthodes de marketing qu'il faut exploiter pour convaincre les citoyens. Que dire des sites web qui doivent faire partie de cette élection? Enfin, il y a lieu de souligner que l'opération de distribution des formulaires de souscription a ouvert l'appétit des candidats. La liste des prétendants, qui comptait jusque-là quatre personnes, s'est élargie pour en atteindre sept. Selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, sept lettres d'intention de constituer un dossier de candidature à l'élection présidentielle ont été déposées samedi.