Les présidents équatorien Rafael Correa et nicaraguayen Daniel Ortega rejoignent MM.Chavez et Morales pour qualifier l'agression israélienne de «massacre» et de «génocide». Le Venezuela et la Bolivie ont rompu cette semaine leurs relations diplomatiques avec Israël, en signe de protestation contre l'agression menée contre Ghaza, exprimant les positions les plus fermes d'Amérique latine, alimentées par un fort sentiment antiaméricain. Quelques heures après la Bolivie mercredi, le gouvernement de Caracas rompait ses relations diplomatiques avec Israël tandis que les présidents équatorien Rafael Correa et nicaraguayen Daniel Ortega les rejoignaient pour qualifier l'agression israélienne de «massacre» pour le premier et de «génocide» pour le second. Selon l'expert vénézuélien en relations internationales Carlos Romero, leur position est due à «l'importante politisation de la question du Proche-Orient en Amérique latine et au lien qui s'établit entre la politique étrangère d'Israël et des Etats-Unis». «Mais en Amérique latine, il y a un consensus pour estimer que la recherche de la paix dans la région doit se distinguer des critiques contre Israël pour l'usage de la force militaire», a expliqué M.Romero. Depuis le début de l'agression israélienne à Ghaza le 27 décembre, dans laquelle plus de 1000 Palestiniens ont été tués, la position de la plupart des gouvernements latino-américains, y compris de Colombie et du Mexique proches de Washington, a été d'appeler Israël à mettre un terme aux bombardements. A la différence des prises de position fermes du Venezuela et de la Bolivie, le Brésil a choisi de s'abstenir de critiquer ouvertement Israël et de tenter plutôt une médiation en vue d'obtenir un arrêt des hostilités. Plus grande nation d'Amérique latine - sur les plans économique, géographique et politique - le Brésil espère ainsi renforcer sa crédibilité pour décrocher un siège de membre permanent au sein d'un Conseil de sécurité de l'ONU réformé. Le Venezuela argue que sa décision a été dictée par le désaveu que Tel-Aviv inflige aux Nations unies. «Un gouvernement aux principes et idéaux bolivariens ne peut manquer de dire aux dirigeants d'Israël qu'ils sont allés trop loin, que dans le monde il y a des pays qui ne peuvent tolérer le génocide», a estimé Raymundo Kabchi, professeur à l'Institut de hautes études diplomatiques Pedro-Gual de Caracas. Les gouvernements vénézuélien et bolivien, devenus des héros pour les Palestiniens, ont fait part de leur intention de porter plainte contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crime contre l'humanité. Selon l'ambassadeur vénézuélien auprès de l'Organisation des Etats américains (OEA), Roy Chaderton, Israël applique une loi du talion «amendée». «Ce n'est plus ‘'oeil pour oeil, dent pour dent''. Désormais c'est: tu tues un des miens, et je tue 500 des tiens (...) tu m'envoies des roquettes artisanales et je réponds avec des missiles téléguidés et des F-16», a-t-il dénoncé devant l'OEA.