Une enquête pour l'identification des personnes en «situation de rue», et autres cas se trouvant en détresse ou danger moral, est en cours. Initiée par le wali pour venir en aide aux mineurs en difficulté et adultes vulnérables, cette opération, lancée en novembre dernier se poursuivra jusqu'au 31 du mois en cours, a indiqué la Direction de l'action sociale (DAS), ajoutant, qu'elle a nécessité la constitution de six brigades mobiles constitués d'éléments pluridisciplinaires, opérant chacune dans un district de la ville. Tizi Ouzou constitue le premier champ d'intervention de ces brigades d'enquêteurs, avant de s'étendre à l'ensemble des grands centres urbains de la wilaya. Selon un bilan provisoire, arrêté à la mi- janvier, pas moins de 71 adultes et enfants s'adonnant à la mendicité au niveau des différents quartiers de la ville de Tizi Ouzou, notamment au niveau de la gare routière et de la grande-rue, lieu de convergence par excellence des passagers, ont été dénombrés. Parmi ceux qui faisaient la manche sur le trottoir, il a été identifié 48 femmes dont 32 utilisent leur progéniture, des enfants en bas âge et même des bébés, pour «quémander la charité», a relevé le chargé des établissements spécialisés à la DAS, qui a signalé l'existence de 14 mineurs pratiquant la mendicité en «solo». Interrogé sur l'origine de ces «mendiants», le responsable de la DAS se référera aux déclarations de ces derniers pour constater qu'«a priori, ils viennent d'un peu partout de la wilaya et même d'en dehors», mais «le gros est issu du bidonville de Rahahlia, dans la banlieue de Oued Aïssi, qui fera, à partir de janvier, l'objet d'une enquête ciblée afin de déterminer les besoins des ménages le peuplant, ainsi que les formes d'aide à leur apporter». Lors de leurs sorties sur le terrain, des enquêteurs se sont vu reprocher leur action par des personnes se présentant comme des parents ou protecteurs des mendiants approchés, a signalé le représentant de la DAS qui n'a pas écarté «l'hypothèse de parrainage par des tiers de ces mendiants», hypothèse «ne pouvant être vérifiée que par des investigations poussées», a-t-il noté. S'agissant des actions entreprises pour secourir des SDF, il est fait cas d'une opération consistant en la distribution d'effets vestimentaires et de colis alimentaires. «Parmi les SDF approchés, seuls deux cas ont accepté d'être placés au niveau du foyer des personnes âgées de Boukhalfa», selon le chargé des établissements spécialisés, qui a déploré «la non-concrétisation d'un projet de création d'un centre de transit pour ces personnes vulnérables, consistant en l'aménagement d'une crèche en Samu social, tel que convenu lors de la visite sur le site du ministre, en février dernier». Ce Samu social n'a pas vu le jour, a constaté le représentant de la DAS, tout en déplorant le fait que l'APC de Tizi Ouzou a préféré réhabiliter la structure dans sa vocation initiale de crèche mais qu'elle «reste toujours en l'état et n'a été affectée pour aucun usage» plus d'une année après. De même qu'il a été rappelé le squat par des familles, depuis le début des années 1990, du centre de transit SDF appartenant au Croissant-Rouge algérien. Pour ce qui est de la prise en charge des mineurs employés dans la mendicité ou se trouvant en difficulté, les responsables de la DAS ont indiqué, qu'en plus des actions d'«urgence» ciblant des cas spécifiques, il sera fait appel au Soemo pour faire des enquêtes «approfondies» sur des cas d'enfants «en situation de rue», en vue d'en identifier les besoins et les moyens de les satisfaire avec la possibilité de saisir le juge des mineurs au sujet de certains cas, lequel aura à décider, soit de leur placement en milieu fermé (dans des centres de rééducation spécialisés), soit mis en observation en milieu ouvert.