Pourquoi abandonne-t-on cette élite de l'Endimed au lieu de l'aider à acquérir des pharmacies? Un simple geste du gouvernement aurait permis à une centaine de diplômés d'acquérir leur propre pharmacie. Cette élite de l'Entreprise nationale de distribution au détail de médicaments (Endimed), s'est retrouvée au bas d'une hiérarchie qui fait d'elle «de simples vendeurs de médicaments». «Pourquoi s'attarde-t-on à nous accorder ces pharmacies?» Voilà une question qui taraude les esprits notamment de ces «laissés-pour-compte». La 77e et dernière session du CPE s'est tenue le 20 juillet 2007 sous la houlette de l'ex-chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. C'est à ce moment que M.Belkhadem avait donné son feu vert pour la cession de 44 agences pharmaceutiques de l'EPE Endimed. Des mesures d'ordre financier et juridique ont été proposées pour encourager l'accès des jeunes aux pharmacies de l'Endimed. Certains diplômés, contactés hier, crient leur ras-le-bol, parce que leur situation les inquiète. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE), dans le cadre de la poursuite du programme de privatisation de l'Endimed, a laissé sur leur faim ces diplômés pourtant choisis après l'ouverture des plis effectuée en 2008. Pas un mot. Aucune explication n'a été donnée quant à ce retard. «J'ai soumissionné en février de l'année précédente. Je remplis toutes les conditions exigées, j'ai versé les 5% demandées avant ma soumission...cependant mon attente ne fait que durer», déplore un acquéreur de Bouira. Refusant ainsi ce statut -imposé- de simple vendeur de médicaments dans des pharmacies étatiques, ces diplômés affirment que la régularisation de leur situation relève de l'urgence. Peuvent-ils procéder à l'acquisition des pharmacies sans l'aval du Conseil des participations de l'Etat? Une question qui donne le tournis à ces «futurs acquéreurs». L'ouverture des plis pour la privatisation de 248 autres pharmacies, effectuée au courant du mois de février précédent, a posé problème. Uniquement 75 parmi elles ont pu être cédées. En se référant à la loi 85/05 régissant les pharmacies, un autre protestataire de Béjaïa, n'a pas cessé de signaler que la cession des officines est destinée exclusivement aux diplômés en pharmacie. Un grave problème est relevé par notre vis-à-vis. Il s'agit de l'acquisition des pharmacies par des personnes non spécialistes. «Les pharmacies doivent désormais être gérées par des pharmaciens. Aussi, la réglementation stipule que le pharmacien est l'unique propriétaire de l'officine» a-t-il précisé. Des dispositions ont été prises pour que cette tâche bénéficie de facilité, parmi lesquelles, figurent la mise en place d'un dispositif de location-vente de ces officines au profit des jeunes, l'implication du Crédit populaire d'Algérie (CPA) qui a décidé d'octroyer des crédits à hauteur de 5 milliards de centimes remboursables sur une échéance de sept ans ainsi que l'implication de l'Ansej. Pour ce qui est du contrôle et du suivi de ces officines à vocation publique, une fois privatisées, le président-directeur général de l'Endimed, Si Ammour, avait déjà affirmé que des inspections régulières sont effectuées par des agents des directions de la santé et du commerce. Ce même responsable, qui avait souligné que la mise en vente des pharmacies, se poursuivra jusqu'à la cession totale, relèvera-t-il le défi devant le gel gouvernemental?