“On ne peut pas dire que le résultat est négatif, dans la meure où nous avons reçu 75 offres sur les 248 agences, situées dans plus de 36 wilayas, mises en vente”, a soutenu le président-directeur général de l'Entreprise nationale de distribution des médicaments (Endimed), M. Saïd Si Ammour, jeudi sur les ondes de la Chaîne III, lors de “L'émission invité de la rédaction”, animée par Souhila El- Hachemi. Pour rappel, lors de la cérémonie d'ouverture des plis organisée par l'Endimed, dimanche dernier, sur les 248 agences pharmaceutiques proposées à la privatisation, 75 pharmacies ont trouvé preneurs. Pourtant l'appel d'offre a été prorogé à deux reprises. M. Si Ammour explique que la plupart des officines relevant de l'Endimed, sont situées dans les localités, en dehors des zones urbaines ; beaucoup de pharmacies se trouvent dans les communes rurales et semi-rurales. Lors des précédentes cessions, ce sont les meilleures qui ont été vendues, celles situées dans les grandes agglomérations urbaines, dans les chefs- lieux des wilayas d'Alger, de Constantine, de Annaba et d'Oran. “Le plus grand nombre d'officines qui restent à privatiser sont celles qui sont situées dans les localités isolées et qui ne sont pas d'une rentabilité avérée”, souligne le président-directeur général de l'Endimed. Pour ces pharmacies, se trouvant dans les localités isolées, “des mesures sont préconisées par les pouvoirs publics”, annonce M. Saïd Si Ammour. L'objectif étant de garder ces pharmacies en activité. D'une part, parce qu'elles relèvent de la carte pharmaceutique nationale, et d'autre part pour permettre aux citoyens de pouvoir acheter leurs médicaments même dans les zones les plus reculées. M. Si Ammour rappelle que l'Endimed possède des pharmacies, “à l'Extrême-Sud dans les zones montagneuses”. Le président-directeur général de l'Endimed annonce l'accélération de la privatisation “des bonnes officines”. “Mais il faut se soucier des moins bonnes”, souligne-t-il, pour garder l'activité de distribution dans les zones concernées. D'où les mesures d'accompagnement prises par les pouvoirs publics. C'est que le handicap majeur pour l'acquisition des officines c'est le financement. Certes l'Endimed a signé une convention d'accompagnement avec le CPA, en mettant à la disposition des acquéreurs un crédit à moyen terme destiné à l'achat d'agences pharmaceutiques. Il s'adresse à tout pharmacien diplômé, ayant obtenu l'accord définitif de cession de la part du Conseil des participations de l'Etat. Le crédit peut atteindre un maximum de 80% du prix de cession de l'agence pharmaceutique, sans dépasser 50 millions de dinars. L'acquéreur doit apporter les 20% restants. Seulement, beaucoup de jeunes pharmaciens ne disposent pas des 20% d'apport personnel exigé. Du coup le responsable de l'Endimed évoque les formules location-vente et le dispositif Ansej. “Avec ces mesures, la contrainte de financement sera levée”. Ces mesures sont en cours d'élaboration. Mais elles seront mises en œuvre dans le prochain lot, de pharmacies qui seront mises en vente, prévues fin mars prochain. Plus explicite, M. Saïd Si Ammour parle de la poursuite, de la vente aux enchères publiques pour les “bonnes” pharmacies. Les prix de mise en vente seront revus à la baisse. M. Si Ammour explique que les agences de l'Endimed mises en vente sont auditées par des bureaux indépendants et leur mise à prix varie entre 60 millions à 7 milliards de centimes. En parallèle, le président-directeur général de l'Endimed évoque la possibilité pour les jeunes pharmaciens d'acquérir des officines en recourant à la formule location-vente. Cette formule permet à l'acquéreur de s'acquitter, sur le long terme, des tranches jusqu'à épuisement total du prix de cession de la pharmacie, sans apport initial. M. Si Ammour évoque aussi la possibilité pour les pharmaciens fraîchement diplômés de bénéficier du dispositif Ansej. Le président-directeur général de l'Endimed est convaincu que “ces mesures vont certainement produire des effets”, celui de booster l'opération de privatisation des agences pharmaceutiques relevant de l'entreprise publique de distribution en détail de médicaments. Pour rappel, depuis le lancement en 1998 du processus de privatisation des officines, seules 200 environ ont été cédées sur 1 200 que compte l'Endimed. M. R.