Conseil syndical et direction affichent des taux de suivi totalement contradictoires. Le Conseil syndical des travailleurs des impôts de la wilaya de Béjaïa a, depuis hier, mis à exécution sa menace de grève générale décidée à l'issue de l'assemblée générale tenue le 13 mai dernier. Cette action de protestation, qui s'étalera sur trois jours, est venue, selon M. Aïdli, responsable de la section syndicale, à la suite «des promesses qui n'ont jamais été tenues sur le terrain». «Notre action est suivie à 100%,» relève-t-il. Et d'ajouter: «Toutes les inspections et recettes sont fermées», avant de faire état du document écrit que la direction leur a transmis: «Nous considérons cela comme des intimidations puisqu'on fait référence au caractère illégal de la grève. On nous reproche d'utiliser la presse et le vote à main levée.» De son côté, la direction des impôts reconnaît un taux de suivi de 28%. Le directeur que nous avons contacté par téléphone nous a fait part de réunions permanentes avec les syndicalistes pour dénoncer le conflit. Les revendications soulevées par les travailleurs des impôts de Béjaïa portent sur des problèmes socio-professionnels. Nous citerons, entre autres, la révision des modalités de réparation du FRC, la généralisation de l'indemnité de risque et de tournée, le logement social et de fonction, une solution pour les recettes communales, le renforcement des moyens, la sécurité des biens et agents de l'administration... Bref, les travailleurs de ce secteur souffrent depuis notamment les événements qui ont secoué la région d'une détérioration importante des conditions de travail. La plupart des recettes et des inspections ont été la cible des manifestants lors des troubles. Les dégâts occasionnés aux différentes structures rendent les conditions de travail très difficiles. «L'insécurité, selon certains travailleurs, est quotidienne, si bien qu'il est souvent difficile de collecter les impôts.» Durant cette situation des plus délicates, «les travailleurs ont eu recours à l'ultime action pour faire entendre leur voix», nous dit en conclusion le représentant syndical des impôts de Béjaïa.