Le scrutin de l'élection présidentielle s'invite à Béjaïa. Il fait le débat entre partisans et opposants, à la limite de la correction. La sortie médiatique du président de l'APW de Béjaïa a mis en effervescence les milieux politiques. Le FFS, par la voix de M.Hamid Ferhat, estimait qu'«encore une fois, on invoque honteusement le sang des martyrs de la Révolution à la rescousse d'une hypothétique élection présidentielle sans électeurs ni candidats», allusion faite à une réunion tenue conjointement par l'ONM, l'Onec et l'administration. «Au lieu de commémorer sobrement et dignement l'anniversaire de la mort des vrais officiers martyrs, Larbi Touati, Ahcène Dehas, on s'engage irrespectueusement dans une véritable opération de "souillure" de leur mémoire», écrit le président de l'APW, portant la double casquette de cadre du FFS et deuxième homme de la wilaya. Cette sortie du président de l'APW n'a pas laissé de marbre les partis, notamment ceux de l'Alliance. Aussi, le FLN a opéré une double sortie à travers la mouhafadha et son groupe parlementaire à l'APW. Les élus du FLN à l'APW de Béjaïa impliqués forcément par la déclaration de leur président portant le sceau de l'institution, se sont sentis obligés de réagir pour d'abord se démarquer des propos à la «portée attentatoire et incendiaire», mais aussi marquer leur indignation «choqués devant l'extrême gravité du contenu d'une déclaration porteuse d'un préjudice sans précédent à l'encontre de militants authentiques et sincères, investis d'une double mission d'édification et de développement». De son côté, la mouhafadha de Béjaïa a condamné avec les mêmes propos la déclaration du président de l'APW, sans omettre de réaffirmer sa mobilisation, à l'instar de tous les élus du FLN «pour la réussite du candidat du FLN, le frère moudjahed, Abdelaziz Bouteflika». Le RND n'est pas resté en marge de cet événement. Saisissant l'opportunité de la tenue, ce week-end, de son conseil de wilaya à Akbou, le parti de Ahmed Ouyahia, à Béjaïa, s'est déclaré «mobilisé pour s'opposer aux forces d'inertie existant dans la wilaya», entendre par là ceux qui rejettent la présidentielle d'avril prochain, en l'occurrence le FFS et le RCD. Ces deux partis sont conjointement accusés de «freiner et de perturber le développement de la région».