L'augmentation des marges bénéficiaires de distribution des carburants ne va pas tarder à entrer en vigueur. De sources proches du ministère de l'Intérieur on a appris que la réalisation de nouvelles stations-service d'essence dans la ville d'Alger serait interdite. Cette information a été également rapportée par un confrère arabophone, selon lequel le ministère de l'Energie et des Mines vient de constituer une commission mixte avec le département de Zerhouni en vue de lancer un projet de délocalisation des stations-service. Cette commission ne va pas uniquement interdire la construction de nouvelles stations ou délocaliser les anciennes mais donner la priorité à celles mitoyennes des institutions publiques et diplomatiques. Mais, rassure la même source, Alger ne connaîtra pas une pénurie de carburant puisqu'un service minimum sera assuré. Au moins une station-service d'essence sera maintenue à sa place dans chaque commune. Quant aux nouvelles, elles vont être érigées sur les nouveaux grands axes routiers dans la périphérie de la capitale. Ces installations vont contribuer à la promotion des commerces et des industries sur ces axes routiers. La délocalisation des stations d'essence est principalement due à deux raisons: il s'agit en premier lieu de désengorger la capitale, notamment le centre-ville d'Alger et ses embouteillages quotidiens et sur un autre plan, c'est pour épargner à Alger la surpeuplée, d'éventuels dangers que peuvent engendrer les différents accidents ou attentats. Ce sont donc des mesures de sécurité qui justifient en deuxième lieu cette délocalisation. Un attentat à l'explosif ou une explosion accidentelle dans ces stations implantées dans des milieux à grande densité populaire, ferait l'effet d'un carnage. Ne dit-on pas que gouverner c'est prévoir? Tant mieux donc si les pouvoirs publics anticipent sur les risques. Par ailleurs et sur un autre volet, il y aura, incessament, une augmentation des marges bénéficaires de distribution des carburants. C'est ce qu'a fait savoir le président de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Noureddine Cherouana, lors de son dernier passage à la Chaîne III le 26 janvier dernier. «Nous allons revoir à la hausse la marge bénéficiaire sur le carburant en fonction de la demande des opérateurs et de notre appréciation de la justesse de ces revendications», a-t-il révélé. Selon l'invité de la Radio, cette revalorisation va permettre aux distributeurs d'équilibrer leurs comptes et de réaliser des investissements à long terme. Cette révision à la hausse de la marge bénéficiaire apparaît nécessaire pour le président de l'ARH. «Elle va permettre à Naftec, Naftal et aux détaillants (stations-service) d'intégrer tous leurs coûts d'exploitation. On ne peut plus continuer à imposer aux opérateurs des marges statiques sur plusieurs années et il est temps de revaloriser la marge bénéficiaire qui est appliquée depuis trois années», a souligné M.Cherouana. Actuellement, la marge du litre vendu à la pompe est de 1,25 dinar pour le litre d'essence normal et le sans plomb et de 1,10 dinar pour le gasoil. Abordant l'application de la nouvelle revalorisation de la marge bénéficiaire, il affirme que la révision sera progressive, conformément aux dispositions prévues par le décret exécutif n°08-289 du 20 septembre 2008 définissant la méthodologie d'ajustement du prix du pétrole brut entrée-raffinerie utilisé dans la détermination du prix de vente des produits pétroliers sur le marché national. En termes plus simples, il est question de mettre une nouvelle formule d'indexation sur 4 à 5 ans des marges bénéficiaires des carburants pour assurer une révision annuelle de 5%. Maintenant reste à savoir si la nouvelle augmentation des marges bénéficiaires de distribution des carburants, ne va pas rendre les carburants plus chers à la pompe? Préparez-vous donc!