Les conclusions de l'autopsie ont démontré que la défunte, «épileptique», souffrait d'une maladie respiratoire dont les complications ont entraîné la mort. «L'enseignante est complètement hors de cause.» C'est ainsi que le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a conclu l'affaire de l'élève décédée dans le CEM «Front de libération» à Annaba après avoir reçu une correction infligée par son enseignante. «L'enquête a révélé que la fille est morte pour d'autres causes (...) elle a été signalée comme une personne épileptique, et elle n'était pas bien prise en charge car elle se trouvait dans une situation assez délicate», a-t-il ajouté, en marge de la visite qu'il a effectué au niveau de l'école privée «El Macir», disculpant, ainsi, l'enseignante une fois pour toutes. Les faits remontent au 17 janvier dernier, lorsque après avoir reçu «une correction» infligée par son professeur, la jeune Marwa, 12 ans, a perdu connaissance. Evacuée dans la cour de l'établissement, cette dernière rendit l'âme quelques minutes plus tard, sous les yeux de ses camarades et professeurs. La mise en cause a été placée sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur auprès du tribunal de Annaba, pour coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Les conclusions de l'autopsie pratiquée sur instruction du parquet au lendemain de cette mort brutale, ont démontré que la défunte, «épileptique» souffrait d'une maladie respiratoire, dont les complications ont entraîné la mort. Ce qui met fin à toute poursuite judiciaire à l'encontre de l'enseignante initialement mise en cause. «La fille souffrait d'épilepsie, et était issue d'un environnement familial particulièrement délicat», a ajouté le ministre pour expliquer cette tragique disparition. Pour rappel également, quelques jours avant ce «blanchiment total» du professeur, les enseignants et personnels administratifs du secteur de l'éducation au niveau local ont rendu public un communiqué, dans lequel ils ont déploré le fait que le dossier médical de la défunte n'ait pas été communiqué aux responsables du CEM, renvoyant ainsi la balle dans le camp des parents. Pourtant, chaque établissement scolaire ou presque est doté d'une Unité de dépistage scolaire (UDS) chargée du suivi de l'état de santé des élèves, du dépistage de maladies ainsi que de la prise en charge en milieu scolaire, sans parler des unités mobiles. A la lumière de ces faits, plusieurs questions subsistent, à savoir s'agit-il d'une défaillance dans le système sanitaire scolaire actuel? ou encore aurait-on pu éviter ce drame? Par ailleurs, et revenant sur l'affaire des cinq lycéens accusés d'avoir «porté atteinte à l'emblème national», le ministre a indiqué qu'il avait diligenté une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire. Et d'affirmer qu'il ne fera preuve d'aucune indulgence envers ces derniers si leur culpabilité est confirmée. Il a déclaré dans ce sens: «Je ne peux pas concevoir qu'un adolescent puisse souiller l'emblème national (...), si on lésine sur de tels actes, alors nous allons aboutir à d'autres dépassements.»