65% des enseignants dans le primaire n'étaient pas titulaires du BAC, ils ont été recrutés dans des circonstances particulières. «La violence scolaire n'est pas le produit de l'école», a déclaré, jeudi dernir, Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Educa-tion nationale, lors de son passage à la Radio nationale. Le ministre voit cette violence sous un autre angle et considère que cette dernière est «la victime de la violence». Selon l'invité de la Chaîne III, l'école ne fonctionne pas en dehors de la société. Elle «vit» dedans. «L'école est victime de cette violence, parce qu'elle n'est pas un lieu clos dans la société», c'est pour cela qu'elle peut être influencée par l'extérieur. Pourtant «à l'école, on éduque, on apprend aux élèves les bons préceptes». Au sujet de l'élève morte dans un établissement scolaire à Annaba, le ministre a expliqué, que, selon le dossier qui se trouve à son niveau, «il n'y avait pas de châtiment corporel contre cette fille», ajoutant que la justice s'est auto-saisie en ouvrant une enquête et n'a pas encore rendu ses conclusions. M.Benbouzid a affirmé cependant que l'enseignante incriminée «n'a pas été la cause directe de la mort de la fille» et que la famille avait sa part de responsabilité dans cette affaire, dans la mesure où, a-t-il expliqué que cette enfant est épileptique et «elle a été totalement délaissée par ses parents divorcés». Malheureusement l'élève est morte. Pour ce qui est de la violence exercée par des enseignants, le ministre a rappelé que l'interdiction de la violence à l'école est basée sur des textes réglementaires. «Les dispositions réglementaires et législatives sont là pour sanctionner tout dépassement: les insultes, les châtiments corporels, les brimades, les humiliations et ces textes peuvent aller jusqu'aux poursuites judiciaires.» Afin d'éviter tout autre éventuel dérapage et pour éradiquer la violence, le ministère de l'Education nationale compte «organiser des séminaires, des conférences avec le concours de associations de parents d'élèves et du mouvement associatif, et introduire, dans les programmes, des leçons sur les droits de l'enfant et les droits de l'homme», a affirmé M.Ben-bouzid. Dans ce contexte, il a annoncé pour cette année, l'obligation pour tous les établissements scolaires d'avoir une organisation de parents d'élèves. «Cette organisation de parents d'élèves doit faire partie de l'organisation de l'établissement, de la famille éducative pour qu'elle soit cogestionnaire administrative et pédagogique et nous servir, par conséquent, à contrer cette violence», a-t-il souligné. Au sujet de l'encadrement, M.Benbouzid s'est vanté de la compétence de l'enseignant algérien, regrettant cependant son manque de formation académique. «65% des enseignants dans le primaire n'étaient pas titulaires du BAC, ils ont été recrutés dans des circonstances particulières», a-t-il indiqué. Il a précisé également que 13.000 d'entre eux suivent actuellement des cours du soir, dans le cadre du programme de formation mis sur pied en leur faveur. Que fera le recyclage de quelques jours pour ceux qui ont plus de 20 ans d'exercice?