L'affaire du décès en plein cours de la petite Marwa B. n'en finit pas de défrayer la chronique locale à Annaba. Les enseignants se mobilisent pour disculper leur collègue, professeur de langue arabe, incriminée par la famille de la défunte enfant. Par le biais de la section locale de l'UNPF, les enseignants du moyen et du secondaire de la wilaya de Annaba ont, en effet, rendu public un communiqué par lequel ils tentent de dégager la responsabilité de l'enseignante dans la survenue du drame.Cette dernière avait, rappelons-le, tapé la collégienne sur le bout des doigts au moyen d'une règle en plastique à titre de correction pour sa dissipation en classe, juste quelques minutes avant que Marwa ne succombe à une crise d'épilepsie. Selon les propres termes de M. Mahrez Yassine, le premier secrétaire de l'instance syndicale, les enseignants et les personnels administratifs du secteur de l'éducation au niveau local s'émeuvent profondément de la tragique disparition de l'élève et se disent compatissants avec sa famille, tout en déplorant le fait que le dossier médical de celle-ci, qui fait notamment état d'une insuffisance respiratoire, n'ait pas été porté à la connaissance des responsables du CEM FLN, où elle venait d'être inscrite en 1re année. M. Mahrez, qui affirme que l'enseignante en question souffre le martyre actuellement suite à ce drame, déclare qu'en ce qui concerne les membres de la corporation, tout sera fait pour que la vérité soit rétablie. Il n'y avait qu'un seul sujet de conversation, hier, devant le CEM FLN de la cité Auzas : la tragique disparition de Marwa, 12 ans, décédée samedi après-midi à la suite d'une insuffisance respiratoire, comme l'attestent les résultats de l'autopsie pratiquée sur insistance du parquet de Annaba. Si les petits camarades de la petite fille ne pensent déjà plus à la tragédie dont ils ont été témoins, leur maman, ne pouvaient que répéter : “C'est un drame, un véritable drame, on ne peut pas s'empêcher de penser à cette petite, à sa mère, à son père.” Durant toute la matinée d'hier, la commission d'enquête dépêchée sur les lieux par le directeur de l'éducation était à pied d'œuvre pour entendre l'enseignante suspendue de ses fonctions. “C'est une mesure que nous mettons en œuvre dès qu'un décès survient dans une école, précise l'un des inspecteurs, mais cela ne veut nullement dire qu'elle est sanctionnée ou qu'elle encourt une sanction. Sa suspension est une mesure conservatoire en attendant les conclusions de l'enquête demandée par la justice, ce qui est d'ailleurs normal.” Notre interlocuteur indique qu'un autre travail devra être fait par les psychologues au lendemain de la mort de la petite Marwa. “Car quand les enfants rentrent en classe, il y a une place vide, et il faut faire le nécessaire pour qu'ils n'en soient pas irrémédiablement traumatisés.” A. Allia