Le monde commémore, dans le désarroi et dans l'impuissance inavouée, la «Journée mondiale contre le cancer.» L'Algérie est concernée au premier chef avec ses quelque 23.000 cas actuels. Ces chiffres donnent le frisson à tout un chacun. L'Algérie ne lésine pas sur les moyens pour traiter les cancéreux, certes. Mais, est-on en droit de s'interroger, un seul Centre en Algérie, celui de Pierre et Marie Curie de l'hôpital Mustapha à Alger, (Cpmc), peut-il faire face à ce drame qui prend de l'ampleur chez nous à l'image du monde entier? Peut-il soulager et apporter un baume d'espoir voire réconforter ces nombreux patients qui attendent douloureusement la fin? Les 17 services de traitement du Cpmc dispensent des soins plus qu'appréciables au vu de leurs faibles moyens. Chaque service abrite une trentaine de malades environ. Selon un agent de l'hôpital, ce sont quelque 500 patients, venus de tous les coins du pays en quête d'une guérison «improbable.» Le nombre de chirurgiens et médecins y activant, gravite autour de plus de 150 individus, tous dévoués et compétents. Souvent, nous précise ce même agent croisé au Cpmc, ils assistent des professeurs étrangers de renom, qui effectuent des opérations chirurgicales délicates, comme celle qui concernait hier, «une intervention sur le foie d'un malade». Ainsi, l'on a appris que près d'un millier de nouveaux cas de cancer de la prostate sont décelés chaque année en Algérie. D'autre part, près de 66,6% des cas de cancer du cerveau concernent les enfants âgés de moins de 10 ans, affirme une étude scientifique effectuée auprès de malades algériens. Ce pourcentage représente le nombre effarant de «2.163.834 d'enfants algériens de moins de 10 ans atteints!», dixit le président de l'Association des neurochirurgiens algériens, le professeur Sidi Saïd Abderahmane. Cette pathologie demeure la première cause de mortalité chez les femmes. Hélas! 7000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés chaque année chez nous. Les cancérologues affirment que le nombre des cancéreux dans les pays en développement augmente de plus en plus, plus que partout ailleurs. C'est là un constat alarmant, quand on sait que les moyens de lutte sont faibles ou inexistants, dans ces pays. En Ethiopie, par exemple, il n'existait, d'après une étude de l'OMS de 2002, qu'«un seul cancérologue pour 60 millions de personnes en 2005, deux seulement aujourd'hui». Le coût élevé des médicaments et du diagnostic, accentuent gravement cet handicap et rendent les quelques thérapies connues, souvent inaccessibles à des populations démunies pour la plupart. Le cancer constitue la première cause de mortalité dans le monde (13%), avec en 2008, plus de 12 millions de nouveaux cas et 7,6 millions de décès, dont 67% dans les pays en développement, précisent les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).