Les tractations pour la formation du nouveau gouvernement continuent. Le renouvellement des différents organes et autres commissions de l'APN est déjà entamé. Il donnera, peut-être, une première esquisse de ce que sera le prochain Exécutif. Mais l'annonce de la formation du nouveau gouvernement se fait toujours attendre. Elle risque de se prolonger au moins jusqu'à la fin de la semaine, du fait que le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, auquel sera soumise la liste du futur cabinet pour approbation, est à Rome pour participer au Sommet mondial de l'alimentation. A cet égard, les tractations, même si elles semblent très laborieuses, n'en continuent pas mois d'être menées en toute sérénité et dans le secret, laissant sur leur faim les amateurs des spéculations et autres projections. Sur fond d'urgence de la situation socio-économique que vit le pays depuis longtemps, le deuxième gouvernement Benflis est très attendu aussi bien par la classe politique, particulièrement celle qui se présente comme l'opposition, que par l'opinion publique en général. Sevrée de politique politicienne, la population semble cependant prête à attendre le temps qu'il faudra, pour peu que le patron du FLN, Ali Benflis, sorti majoritaire à l'issue des résultats du scrutin de la fin du mois dernier, présente une équipe ministérielle homogène, de terrain, et capable de prendre les initiatives à même de sortir le pays de sa léthargie chronique et de la morosité ambiante. Toujours est-il que les détracteurs de la situation politique actuelle, voulant pousser à l'impatience l'opinion, insistent sur la relative longue durée consacrée aux consultations pour former le prochain Exécutif. Ils mettent en avant à cet effet la disproportion (dans le temps s'entend), entre la rapidité avec laquelle l'ex-Chef du gouvernement démissionnaire a été reconduit pour constituer un nouveau cabinet et ce qu'ils appellent la «lenteur» des tractations en cours. Ils soutiennent aussi que le FLN, en parti majoritaire qu'il est désormais à l'APN, ne devrait pas avoir, selon eux, des problèmes pour ficeler rapidement une équipe gouvernementale. Cela donne une idée sur la période d'état de grâce qui sera accordée au futur cabinet Benflis. D'ailleurs, conscient de ce sentiment d'impatience réel ou entretenu, et en chef d'un parti qui se veut rassembleur de tous les Algériens, Benflis aurait élargi ses consultations à tous les courants politiques qui voudraient intégrer son équipe. D'abord, pour ne pas donner du crédit aux arguments de ceux qui considèrent que le retour par la voie des urnes du FLN équivaut au retour de l'ex- parti unique dans la gestion des affaires du pays. Ensuite, parce que la crise que connaît le pays est multiforme, aucun parti politique, quelle que soit son envergure, ne saurait lui trouver seul les solutions appropriées. Pour l'heure, on dit que certains partis politiques approchés ont, d'ores et déjà, décliné l'offre de participation au prochain gouvernement, préférant se confiner dans leur rôle d'opposition parlementaire. Ce serait le cas du MRN (El-Islah) de Abdallah Djaballah, une formation qui aurait des divergences avec le parti de Benflis sur le futur projet de «la réconciliation nationale» et sur la réforme envisagée du système éducatif. Idem pour le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune, qui aurait refusé de participer à un gouvernement prônant le libéralisme économique alors que cette formation politique se veut le défenseur des travailleurs et des démunis. Il reste que tout ceci ne constitue que des divagations de sources purement partisanes, dans la mesure où des informations proches de l'Exécutif ont laissé entendre que ces partis n'ont pas été approchés. Autrement dit, seul le RND et dans une moindre mesure le MSP pourraient faire partie du futur gouvernement. Seule l'annonce officielle de la composition humaine de la future équipe gouvernementale donnera une idée sur le poids et les intentions des uns et des autres. Ce sera probablement chose faite au lendemain du retour au pays du chef de l'Etat.