En l'absence du quatrième accusé et de la plupart des témoins, le tribunal d'Arzew a décidé, hier, du report au 22 du mois en cours du procès des quatre accusés impliqués dans l'affaire de faux et usage de faux, délivrance non justifiée d'un document administratif et falsification de document. Dans cette affaire sont impliqués l'ex-chef de Sûreté de wilaya, deux ex-officiers de la police judiciaire de la même Sûreté et l'ex-patron d'un groupe de presse régionale, se trouvant actuellement en Espagne. L'affaire a éclaté au mois de juin de l'année dernière. Une enquête a été enclenchée à la suite d'une action entreprise par la quatrième chambre du tribunal d'Es Sedikia qui a convoqué l'ex-chef de Sûreté de wilaya en sa qualité de témoin. Le socle de l'affaire repose sur un casier judiciaire falsifié qui aurait été délivré à l'ex-patron d'un groupe de presse régionale. Il se trouve que le même document serait bourré de jugements rendus en défaveur de ce dernier depuis 1990. Or, le patron de presse en question serait poursuivi en justice pour une vingtaine d'affaires. Les enquêteurs auraient, ainsi, focalisé leurs investigations sur la personnalité ayant délivré le document vierge, falsifié par la suite. D'autant que le ministère de la Justice aurait haussé le ton dans cette affaire et instruit les responsables de la cour d'Oran de procéder à l'ouverture d'une enquête approfondie. L'ex-chef de Sûreté de wilaya d'Oran aurait été le premier à tomber dans les filets. Convoqué et auditionné, ce dernier a été écroué et accusé d'avoir joué un grand rôle dans la délivrance et la falsification du document judiciaire. A la lumière de cette accusation, le dossier du mis en cause a été transféré au tribunal d'Arzew, territorialement compétent. Devant la deuxième chambre dudit tribunal, qui s'est saisie de l'affaire, l'ex-chef de Sûreté a, à maintes reprises, nié les chefs d'inculpation retenus contre lui et réfuté toute relation le liant à l'ex-patron du groupe de presse cité dans l'affaire comme étant bénéficiaire du document falsifié. Seulement, les témoignages de ses propres agents le contredisent. Plusieurs de ces derniers auraient témoigné que l'ex-patron du groupe de presse et l'ex-chef de Sûreté de wilaya étaient de connivence. Parmi les témoins, figurent au moins une vingtaine d'officiers de police, deux policiers et un ex-officier des renseignements généraux qui se trouve, actuellement sous mandat de dépôt pour une autre affaire presque similaire à la première. Ce n'est pas tout. D'autres éléments de l'enquête ont révélé l'implication de deux autres personnes, deux officiers de la police judiciaire, en l'occurrence.