Mais les performances de certains ministres laissant à désirer, et Bouteflika l'a fait savoir à maintes fois et même publiquement, il s'agira de connaître si le locataire du palais d'El-Mouradia procédera à des changements à même de booster le rythme des réformes ou s'il renverra tout simplement l'ascenseur à ses courtisans pour l'avoir soutenu durant la campagne électorale. Y aura-t-il remaniement ou changement du gouvernement après la réélection de Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat ? C'est la question que se posent aujourd'hui nombres d'observateurs de la scène politique au lendemain du scrutin du 9 avril. Il faut dire qu'en dix années à la tête de la magistrature suprême, le président de la République s'est gardé de faire des changements en profondeur de l'Exécutif dont une bonne partie a eu à y figurer avant 1999. Bouteflika, considérant pas nécessaire d'ailleurs de nommer de nouveaux ministres en un laps de temps très court, s'est contenté de certains remaniements tout en rendant la véritable ossature de l'Exécutif inamovible. Ce choix a-t-il permis de respecter les délais des réalisations promises durant les deux premiers mandats ? Pas dans tous les domaines en tout cas. Ce à quoi d'ailleurs répond son directeur de campagne et néanmoins ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, en affirmant que tous les engagements seront respectés. Mais les performances de certains ministres laissant à désirer, et Bouteflika l'a fait savoir à maintes fois et même publiquement, il s'agira de connaître si le locataire du palais d'El-Mouradia procédera à des changements à même de booster le rythme des réformes ou s'il renverra tout simplement l'ascenseur à ses courtisans pour l'avoir soutenu durant la campagne électorale. Vu la première réaction du chef de l'Etat qui a rendu hommage au peuple, et à lui seul, pour lui avoir renouvelé la confiance, on pourrait supposer que Bouteflika penserait désormais à un Exécutif constitué en majorité de technocrates afin de se départir d'une alliance présidentielle dont on ne sait plus quel sera le rôle durant les cinq prochaines années. On sait que le gouvernement est chargé de mettre en œuvre le programme du Président. Ainsi, si tel est le vœu du chef de l'Etat, il devrait choisir des hommes de compétences qui puissent incarner son projet sur le terrain. Dans le cas où le choix du personnel politique tiendrait beaucoup plus du soutien opportuniste et non convaincu au président de la République, le bilan du troisième mandat sera sans doute moins reluisant que l'ont été les deux premiers mandats. À Bouteflika de trancher. S. T.