La grève des 8 et 9 février derniers a été suivie à un taux de 33% sur 10 wilayas. Poursuivant son mouvement de protestation pour défendre ses droits, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) est en pleine concertation avec l'Intersyndicale de l'éducation et les syndicats de la Fonction publique dans l'objectif d'entamer une grève illimitée pour la fin du mois courant ou au plus tard, au début du mois de mars prochain. C'est ce qu'a fait savoir le membre du bureau national du CLA, le chargé de communication et de la formation au niveau du CLA, Idir Achour, au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (Laddh) à Alger. S'agissant des deux jours de grève, entamée du 8 au 9 février derniers, le conférencier s'est félicité du taux de la participation, «estimé à 33% sur dix wilayas, en l'occurrence: Alger, Béjaïa, Tizi Ouzou, Constantine, Bordj Bou Arréridj, Boumerdès, Sétif, Bouira, Blida et Oran». M.Achour a indiqué que «plus de 15.000 enseignants ont participé à cette grève dont 1651 au niveau des 48 lycées d'Alger». La grève illimitée, faisant l'objet de discussions entre les différents syndicats et prévue à la fin du mois courant, est motivée par «le discours méprisant et menaçant prononcé par les pouvoirs publics face à la colère provoquée par les enseignants suite à la promulgation du statut particulier et de la grille des salaires», souligne l'orateur. «Nous rejetons cette grille et nous appelons à sa revalorisation. Le pouvoir d'achat des fonctionnaires subit une baisse vertigineuse, une révision urgente de cette grille s'impose dans l'immédiat», a-t-il martelé. Le problème du paiement des crédits contractés par les fonctionnaires relevant de ce secteur a été aussi avancé dans les arguments présentés par le membre du CLA, qui estime que «la cessation de paiement de ces crédits plane et représente une véritable bombe à retardement dans le secteur». La question du nouveau statut particulier des enseignants est l'une des questions cruciales qui a poussé le syndicat au débrayage: «C'est un statut qui n'a fait que décevoir la corporation», affirme-t-il. Le CLA, fondé par le défunt Redouane Osmane, a prononcé de sévères critiques sur la gestion des lycées. A ce propos, M.Achour dira que «la gestion des lycées est devenue patriarcale. Cette gestion tend à considérer les établissements scolaires comme des entreprises où seul prime le rendement. Une pression et un harcèlement quotidiens s'exercent, dans ce sens, sur les équipes pédagogiques. Une gestion par la direction, à grand renfort de circulaires, s'installe au détriment des savoirs et de la progression réelle des élèves». Et de poursuivre qu'«il est à noter également que l'absence de transparence et les tractations de coulisses marquent souvent les concours de promotion des différents corps de l'éducation». Pour rappel, le CLA revendique une augmentation des salaires par la valorisation du point indiciaire à 165DA, la promulgation immédiate d'un régime indemnitaire conséquent, la révision du nouveau statut particulier afin de répondre aux aspirations des enseignants et une retraite après 25 ans de service.