Le Makhzen essaie de légitimer son occupation du territoire en y organisant des activités culturelles et/ou sportives alors qu'il s'agit d'une zone de conflit. Le Royaume chérifien poursuit ses manoeuvres de détournement au Sahara occidental. Le Maroc joue son va-tout pour promouvoir l'image du Sahara occidental comme étant une terre marocaine. Après avoir exploité, illégalement, les ressources et les richesses naturelles du territoire sahraoui occupé et l'avoir mis aux enchères, voilà que Rabat passe à une étape «people» en organisant dans le territoire sahraoui occupé, des festivals (cinéma, chanson, etc.) comme le dernier en date, celui de Dakhla dans le sud du Sahara occidental. Ainsi, l'organisation du festival «Mer et désert» dans la région de Dakhla, ne peut que confirmer que le Royaume refuse de se plier à la légalité internationale en s'abstenant d'organiser dans ce territoire contesté toute manifestation de quelque nature qu'elle soit qui pourrait induire en erreur des personnes non informées. Le Maroc vient d'inviter des «stars» pour prendre part au festival de la chanson prévu dans les territoires occupés du 27 février au 1er mars 2009 et placé sous le haut patronage du roi Mohammed VI. Le Makhzen débourse des enveloppes conséquentes pour justifier une occupation illégale des territoires sahraouis. Il est clair, ainsi, que l'objectif du Makhzen est loin d'être d'ordre culturel, mais reste politique. Il s'agit de véhiculer et promouvoir l'image d'un «Sahara marocain». Ce sont là les intentions politiques à peine cachées du Maroc qui, à coups de milliers de dollars, fait venir dans ce territoire -considéré par le Conseil de sécurité de l'ONU comme occupé- des personnalités du monde politique, du show-biz, du spectacle et du sport. Rabat tente ainsi de faire avaliser son fait accompli au Sahara occidental. Autrement dit, le Maroc essaie de légitimer son occupation du territoire en organisant des activités culturelles et/ou sportives alors qu'il s'agit d'une zone de conflit. Parmi les artistes invités, figure le chanteur «algérien» Cheb Faudel qui se trouve en mauvaise posture avec son public. Cet artiste qui est né et a grandi en France, est classé parmi les chanteurs émigrés non grata en France. En Algérie, cet artiste, qui a fait illusion un moment, est en chute libre. Faudel a, en vérité, fait les mauvais choix en s'affichant notamment avec le crooner français Enrico Macias - dont le soutien au sionisme est de notoriété publique, singulièrement au moment où Israël commettait des pogroms dans les territoires palestiniens occupés - lors du gala organisé à la place de la Concorde à Paris à l'occasion de l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Etat français. Beaucoup de ses fans ne partageaient pas les errements de Faudel déserté par son public. Il a été désavoué non seulement sur la scène artistique mais aussi dans son quartier. D'ailleurs, il avait même décidé, dans un moment de déprime, de mettre fin à sa carrière artistique avant d'y renoncer. L'artiste est à la recherche d'une occasion qui lui permette de rebondir. Ce qui explique qu'il ait donné suite à une invitation du Makhzen à se produire dans un territoire que l'armée marocaine occupe depuis plus de 30 ans. En participant à une telle manifestation, Faudel contribue à conforter un déni de droit. Il est même à se demander si l'artiste parisien est conscient de son geste, celui de prêter ce qui lui reste de notoriété à une action destinée à tromper l'opinion mondiale quant à la situation réelle à Dakhla, ville sahraouie occupée par l'armée du Royaume alaouite. De fait, le festival en question a été condamné par les organisations internationales. Celles-ci appellent même ses organisateurs à cesser «de faire la publicité d'un événement qui contribue à perpétuer une situation injuste et illégale» et d'enchaîner, «nous demandons qu'on ne fasse pas de publicité pour cet événement ni d'aucun autre organisé par le Maroc dans le territoire sahraoui occupé, vu qu'il s'agit d'un acte contraire à la légalité internationale et constitue un soutien à une occupation illégale et injuste qui dure depuis plus de trente années et qui cause de grandes souffrances aux habitants légitimes du Sahara occidental». Il y a quelques semaines, les industriels marocains, en complicité avec le Makhzen, ont lancé un appel aux investisseurs et promoteurs étrangers pour venir investir au...Sahara occidental. Les promoteurs marocains invitaient à grands renforts publicitaires les investisseurs à «faire des affaires» dans les territoires sahraouis occupés. Cela s'est passé à l'occasion du Salon immobilier marocain qui s'est tenu à Barcelone, en Espagne. Cet appel a suscité de vives critiques de la part des ONG qui ont tenu à dénoncer cette «exploitation marocaine» d'un territoire toujours en charge de la commission des Nations unies pour la décolonisation.