Etonné, le président du MNE dénonce haut et fort sa non-convocation au forum de l'Entv en la qualifiant d'injuste. Le président du Mouvement national de l'espérance (MNE), le Dr. Mohamed Hadef met au défi l'ensemble des autres prétendants à la magistrature du pays, excepté le président sortant, en les invitant à un débat ouvert durant la campagne électorale. M.Hadef veut que ce débat porte sur des questions qui «attirent les citoyens afin qu'ils se rendent compte de la réalité du programme présenté par les candidats», avant de se rendre aux urnes le 9 avril prochain. «Ce ne sera pas un face-à-face», précise le responsable du MNE rencontré mardi dans son bureau à Alger. N'ayant toujours pas reçu une invitation officielle au forum de l'Entv, M.Hadef tient à ce que ce débat ait lieu. «En tant que candidat, je n'ai pas encore été contacté ou invité. Je ne comprends pas cet oubli. C'est injuste...» dit-il. Répondant sans détour à toutes nos questions, notre interlocuteur évoque le problème de signatures. S'agissant de la formation politique qu'il dirige, Mohamed Hadef déclare, convaincu: «On collecte, on arrache les signatures une à une comme du blé parce que tout simplement notre parti est fidèle à une conception noble de la politique et du politique.» Qu'en est-il des autres formations? Le Dr Hadef en vrai «stratège et stratégiste» comme il l'a toujours déclaré, préfère parler d'individus que de partis politiques. «D'autres personnes recourent à des facilités afin de réussir leur tâche et cela demande une sociologie de facilité.» Fraude? falsification...Le vocable importe peu à ses yeux. Cependant il s'interroge: «Comment une personne affirme obtenir 300.000 signatures légalisées alors que théoriquement on ne lui donne que 180.000 formulaires vierges à remplir?» Et d'ajouter: «Certains partis ont des maires qui les soutiennent. Nous, on ne les a pas.» En d'autres termes, cette pratique «honteuse et humiliante», est considérée comme une violation de l'«éthique politique.» «Je suis victime de la conduite de certains élus à la conduite partisane», poursuit le Dr Hadef donnant l'impression de lire le fameux J'accuse de Zola. Le mouvement dirigé par le politologue Mohamed Hadef devait recevoir le nombre de formulaires mardi en fin d'après-midi. «Il nous manque 6000 formulaires qu'on doit récupérer de l'annexe du ministère de l'Intérieur. On a une demande très forte dans nombre de wilayas relevant du territoire national...», enchaîne notre vis-à-vis. Content par cette demande qui va crescendo, le Dr Hadef prédit une «victoire inéluctable.» De quelle victoire parle-t-il précisément? Il s'agira de l'officialisation de sa candidature. Je rentre sur la scène politique nationale pour expliquer, clarifier et proposer une véritable solution nationale fiable. C'est cela la noblesse de la politique, argue-t-il. De ses propos, on déduit que l'Algérie d'aujourd'hui va mal et sa situation risque d'empirer. Pourquoi est-on arrivé à cette situation on ne peut plus inquiétante? Concis mais précis, le président du MNE affirme que «l'Algérie se connaît mal», «les analyses et diagnostics ne reflètent pas les réalités nationales, faute de lucidité, de rigueur, d'analyse et d'évaluation des problèmes de la nation». Et le Dr Hadef d'insister sur l'importance du diagnostic. «On meurt peu de sa maladie mais souvent de son diagnostic.»