Dans un communiqué, AI a affirmé avoir recueilli des preuves selon lesquelles Israël et le Hamas avaient utilisé des armes venant de l'étranger. Amnesty International (AI) a appelé hier l'ONU à imposer un embargo «total» sur les armes à destination d'Israël, du Hamas et d'autres groupes armés palestiniens. Dans un communiqué, l'organisation de défense des droits de l'homme, qui a son siège à Londres, a affirmé avoir recueilli des preuves selon lesquelles Israël et le Hamas avaient tous deux utilisé des armes venant de l'étranger pour attaquer des civils. Elle a accusé les deux parties d'avoir commis des «crimes de guerre» à Ghaza et dans le sud d'Israël lors du conflit de fin 2008/début 2009. «Nous appelons le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer un embargo immédiat et total sur les armes à destination d'Israël, du Hamas et d'autres groupes armés palestiniens, jusqu'à ce que soit trouvé un mécanisme garantissant que les munitions et autres matériels militaires ne sont pas utilisés pour commettre des graves violations du droit international», a déclaré Malcolm Smart, directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient. «Les forces israéliennes ont utilisé des armes au phosphore et d'autres armes fournies par les Etats-Unis pour commettre de graves violations du droit international, dont des crimes de guerre», a affirmé Donatella Rovera, qui a mené une mission d'enquête dans le sud d'Israël et à Ghaza. «De leur côté, le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens ont tiré sur des zones civiles israéliennes des centaines de roquettes, passées en contrebande ou composées d'éléments venant de l'étranger», a-t-elle dit. «Même s'ils ont été beaucoup moins meurtriers que les armes utilisées par Israël, ces tirs de roquettes constituent également un crime de guerre», a-t-elle ajouté. Amnesty a dit avoir trouvé des fragments de bombes, d'obus et de missiles dans des cours de récréation, hôpitaux et maisons de Ghaza. L'organisation a également trouvé des débris de roquettes dans des zones civiles israéliennes. Le ministère israélien des Affaires étrangères a critiqué ce rapport en soulignant qu'il présentait «une version biaisée des évènements qui ne répond pas aux critères professionnels d'objectivité». Le ministère a déclaré dans un communiqué qu'Israël n'a pas délibérément attaqué des cibles civiles et que «toutes les armes utilisées étaient conformes au droit international et à l'usage qu'en font les armées occidentales». Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, ont déclaré séparément des cessez-le-feu le 18 janvier après l'agression israélienne de 22 jours visant à mettre fin aux tirs de roquettes effectués depuis des années sur les localités du sud d'Israël depuis la bande de Ghaza. Plus de 1330 Palestiniens et 13 Israéliens ont été tués dans ces combats. La trêve a été depuis rompue à plusieurs reprises de part et d'autre.