Le communiqué publié lundi par Amnesty International, organisation des droits de l'homme basée à Londres et qui n'a pas fini de faire parler d'elle, laisse dubitatif quant à sa crédibilité déjà largement entamée et à ses objectifs véritables. À travers ce communiqué, elle demande à l'ONU d'imposer un embargo total sur les armes à destination d'Israël, du Hamas et des autres groupes armés palestiniens. Elle précise avoir recueilli des preuves (sic) qu'Israël et le Hamas ont tous deux utilisé des armes provenant de l'étranger pour attaquer des civils, avant d'accuser les deux parties d'avoir commis des crimes de guerre sur le territoires de Gaza pour l'un, dans le sud de l'Etat hébreu pour l'autre, au cours de la dernière offensive de Tsahal, pudiquement désignée par le “dernier conflit fin 2008/début 2009”. “Nous appelons le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer un embargo immédiat et total (…), jusqu'à ce que soit trouvé un mécanisme garantissant que les munitions et autres matériels militaires ne seront pas utilisés pour commettre de graves violations de droit international”, a déclaré le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient, M. Malcolm Smart. Difficile de faire mieux en matière de langue de bois et, sans doute aussi, de mauvaise foi. Donatella Roverra, qui a mené une mission d'enquête pour le compte de l'ONG dans le sud d'Israël et à Gaza, a déclaré pour sa part : “Les forces israéliennes ont utilisé des armes au phosphore et d'autres armes fournies par les Etats-Unis pour commettre de graves violations du droit international, dont des crimes de guerre. De leur côté, le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens ont tiré sur des zones civiles israéliennes des centaines de roquettes, passées en contrebande ou composées d'éléments venant de l'étranger (…) Ces tirs de roquettes constituent également un crime de guerre”. Voilà comment Amnesty International propose des symétries improbables. Il faut rappeler, en effet, que ledit conflit a fait au moins 1 350 victimes palestiniennes dont moins d'une centaine de combattants du Hamas et 13 morts israéliens dont la plupart sont des militaires. Le plus surprenant dans l'affaire est que le rapport de l'ONG, pour étayer ses thèses et sa demande, donne des détails sur la pseudo enquête. Ainsi, il est précisé qu'ont été trouvés des fragments de bombes, d'obus et de missiles dans des cours d'écoles, hôpitaux et maisons de Gaza, de même que des débris de roquettes dans des zones civiles israéliennes. Encore une fois, l'indispensable symétrie ! C'est tout de même surréaliste ces enquêteurs de la vingt-cinquième heure jouant à Sherlock Holmes, une loupe à la main, à la recherche de débris de bombes, dans un territoire complètement dévasté où les débris d'écoles, d'hôpitaux, de maisons et de villages entiers témoignent de la violence et de la barbarie de l'agression. C'est à croire que les membres de cette ONG, pendant les 22 jours de l'offensive, n'ont ni lu la presse, ni écouté les radios, ni regardé les journaux télévisés. Même une mission d'enquête israélienne n'aurait pas fait preuve d'autant de cynisme et de partialité. Reste la demande extravagante d'embargo, préconisée au Conseil de sécurité de l'ONU. Les dirigeants d'Amnesty International savent parfaitement que leur demande n'a aucune chance d'aboutir s'agissant de l'Etat hébreu. Et puis, quand bien même cela serait possible, de quel effet serait-il sur l'une des plus puissantes armées du monde, à la tête d'un important complexe militaro-industriel et détenant l'arme atomique ? C'est dire que le rapport d'Amnesty ne vise, en fait, que le désarmement des Palestiniens. De ce point de vue, il est indigne d'une ONG internationale de l'ampleur d'Amnesty, car le Mossad lui-même ne l'aurait pas désavoué. M. A. Boumendil