Les recettes pétrolières engrangées par l'Algérie l'année dernière sont «exceptionnelles». C'est ce qu'a souligné le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, hier, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III. En fait, il a indiqué qu'une moyenne annuelle de 100 dollars le baril de pétrole est exceptionnelle. Selon lui, il ne faut pas s'attendre à de telles recettes cette année et même dans deux ans en raison de l'aggravation de la crise économique mondiale. Donc, vu les prix du pétrole qui ne cessent de dégringoler, les recettes de l'Algérie tourneront autour de 30 milliards de dollars. Le ministre a préféré rappeler la moyenne des prix ces dernières années, notamment entre 1999 et 2006. Une moyenne qui ne dépassait pas les 15 dollars le baril. Cependant, il reste optimiste, estimant que, dans deux ans, si la demande augmente les prix suivront la même tendance. Les énergies renouvelables ont été également au menu de l'émission «l'invité de la rédaction», puisque M. Khelil a affirmé que plusieurs options existent pour préserver les réserves énergétiques actuelles. Selon lui, même si, actuellement, cette question n'est pas urgente, l'Algérie s'est mise dans le processus de développement notamment du nucléaire civil. Une option qui fait son petit bonhomme de chemin. Il rappelle que l'Algérie a déjà signé de nombreux accords avec l'Argentine, la Chine, la France, les Etats-Unis et, actuellement, des négociations avec la Russie et l'Afrique du Sud sont en cours. Sur le pan juridique, une loi organisant le nucléaire est actuellement au niveau du Premier ministère. Ainsi, la première centrale électro-nucléaire verra le jour en 2020, suivie d'«une nouvelle tous les cinq ans». Cependant, M. Khelil ne cache pas que le seul problème auquel fait face le développement de cette énergie en Algérie est l'uranium : «Il nous faudra l'enrichir dans d'autres pays, le réimporter et il faut aussi le retraiter après utilisation à l'étranger.» La deuxième option soulevée par le ministre pour développer les énergies propres est l'énergie solaire et éolienne. Parmi les projets en cours, la centrale d'énergie hybride solaire-gaz en construction actuellement à Hassi R'mel, d'une capacité de 150 mégawatts. «A très long terme, à l'horizon 2025, je dirai que 15% de l'électricité sera produite à partir du solaire. Le développement de ces énergies nous permettra d'épargner le gaz pour l'exporter ou l'utiliser dans la pétrochimie. On pourra même exporter l'énergie solaire et éolienne, si elle est compétitive, vers d'autres pays», soutient-il. Ces énergies, qui constituent une «nécessité incontournable», auront également «un effet positif sur la préservation de l'environnement et la lutte contre le chômage», note-t-il. S. B.