«Les acteurs capables de répondre à la crise financière, et aussi liés au critère de la durabilité, doivent être axés sur le développement des PME innovatrices» selon Leon Dayan, professeur en économie, à l'université de Sorbonne, à Paris. Effectivement, les différents experts français, canadiens et algériens présents au débat tenu au centre des études stratégiques du journal El Chaâb, sont unanimes sur le fait que les PME peuvent constituer un véritable bouclier contre la crise financière qui sévit dans le monde. Cependant, la problématique qui se pose à présent est la mise à niveau de ces entreprises, qui ne doit pas se limiter au niveau de l'organisation. «Le développement des PME en Algérie a été parmi les lignes stratégiques et notamment à travers le programme de mise à niveau. Cependant, le problème qui réside actuellement est de mettre à niveau notre matière grise en créant des centres de recherche» selon Abdelhak Amari, spécialiste en management. Et d'ajouter: «Nous avons besoin d'avoir une institution- cerveau pour contrôler et superviser ces entreprises.» En outre, tous les économistes se sont mis d'accord sur le fait qu'une intégration aux marchés mondiaux réussie dépend de plus en plus du développement des capacités industrielles du pays. D'où la nécessité de l'élaboration et la mise en oeuvre d'un nouveau plan d'ajustement, qui s'intéresse à la fois à tout ce qui est relatif à l'organisation des PME mais aussi à la formation des entrepreneurs. L'objectif est de mener les entreprises à un niveau compétitif, leur permettant une immersion plus souple et plus rapide dans le commerce mondial. Par conséquent, notre politique économique concernant la structure organisationnelle des entreprises est encore molle face à la concurrence mondiale. Le nombre de PME créées durant l'exercice 2008 était de l'ordre de 440.000. Cependant, ce chiffre reste encore inférieur par rapport à nos voisins. Citons à titre d'exemple, le Maroc qui crée chaque année 1.200.000 PME. D'autre part, il y a lieu de souligner que les entrepreneurs se trouvent face à un obstacle et pas des moindres dont le manque de conseil d'expertise. En outre, la notion de mise en place de formation des techniques managériales doit être au coeur de la gestion des compétences favorisant l'innovation. D'ailleurs, à ce sujet l'expert en management des PME, Olivier Terrisse, déclare: «J' estime que l'entrepreneur doit fonder sa politique sur le principe de la création et de l'innovation afin d'assurer la pérennité de son entreprise.» Aussi, il a mis l'accent sur l'intérêt de classer toutes les PME qui ont bénéficié d'une mise à niveau. «Nous sommes dans un monde interdépendant dont l'outil de comparaison des uns aux autres nous permet de progresser.» M.Terrisse estime qu'en Algérie la méthodologie de la mise à niveau existe, le manque se situe dans la stimulation et l'émulation de ces entreprises au niveau des agglomérations. En somme, la crise financière internationale a été au centre des débats animés, hier, par des experts, au centre des études stratégiques d'El Chaâb. Une démarche qui a permis de trouver des alternatives dans une conjoncture où la certitude d'un lendemain meilleur est mitigée.