Les divers moyens de soutien des entreprises par les banques et d'autres institutions ont été au programme des travaux des experts lors du deuxième jour du Colloque maghrébin sur le financement de la PME. Les intervenants ont en effet préconisé jeudi denier à Alger, de nouveaux mécanismes de financement ou le renouvellement de ceux existants dans le but de rendre les crédits plus accessibles aux investisseurs. Plusieurs conditions sont énumérées avant que l'entreprise ne puisse accéder au crédit. Selon les experts, un crédit doit être octroyé sur la base du sérieux d'une entreprise, de la rentabilité d'un projet et de la demande du marché. Ces préalables ne sont pas appliqués actuellement dans les pays du Maghreb. Dans cette région, les banques demandent, en général, des garanties de remboursement. C'est d'ailleurs ce qu'a souligné le directeur du cabinet d'études Exton Consulting, Rachid Keddam, dans son intervention. Selon lui, les banques maghrébines ne prennent pas suffisamment de risques et s'entourent d'un tas d'assurances avant d'octroyer des crédits. Ces derniers sont accordés pour une courte durée. Il en résulte automatiquement le fait que l'obtention de crédit à long terme soit un problème que rencontrent souvent les investisseurs. Cette donne se place même en tête des préoccupations des hommes d'affaires. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus plusieurs autres spécialistes de la question du financement de l'entreprise. La recherche d'un bon partenaire technique ne vient qu'au second plan des préoccupations des investisseurs. D'autres écueils entravent l'instauration d'une relation normale entre les banques et les entreprises. Dans leur relation avec les banques, les entrepreneurs regrettent avant tout le «mur» qui sépare les preneurs de décisions et les bénéficiaires de crédits d'où un processus «long et contraignant» pouvant mener vers le découragement de potentiels investisseurs, selon les experts. Quelques exceptions sont constatées car il ressort des différentes interventions que les hommes d'affaires font confiance en général aux banques qui les ont soutenus dans les moments difficiles. Ils traitent avec ces banques même si une banque de renommée se trouve à proximité de leur entreprise, surtout si cette dernière a refusé de les aider à un moment délicat de leur vie professionnelle. «C'est pourquoi on peut estimer que les investisseurs ont la mémoire longue», est-il ajouté. Outre les carences constatées au niveau des banques, il ressort des analyses des experts, que les PME ne sont pas exemptées de tout reproche. En effet, leurs patrons voient d'un mauvais oeil un partenaire qui s'octroie des actions pour faire partie des gestionnaires. La priorité est alors accordée au partenaire technique. Les PME sont souvent familiales et leurs propriétaires n'acceptent pas que des tiers puissent posséder des actions et prendre part aux décisions de gestion.