Le pays est encore très en retard dans un secteur pourtant essentiel à la croissance des entreprises. L'Algérie est loin de l'application des normes internationales en matière de microcrédit. C'est ce qu'a laissé entendre hier le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) Réda Hamiani, lors de la 12e journée de recherche de l'Académie de l'entreprise. Cette rencontre était placée sous le thème «Dynamiser l'émergence entrepreunariale en Algérie: réflexions sur les modèles et pratiques d'accompagnement». Elle a été organisée sous le haut patronage du ministre de la PME et de l'Artisanat, et en partenariat avec le Forum des chefs d'entreprise et de l'Ecole supérieure algérienne des affaires. Cette journée a été une occasion pour les spécialistes de débattre les problèmes du financement et de l'accompagnement des PME en Algérie. Selon l'orateur, notre pays manque encore de vraies méthodes de développement du microcrédit. Cela en sus de la bureaucratie qui freine et même décourage à plus de 50% les ambitions des jeunes à créer une PME. M.Hamiani a donné l'exemple de l'Agence nationale de développement de l'investissement, (Andi) qui reçoit annuellement 1200 demandes. Parmi elles, seulement, 10% sont acceptées. Dans cette perspective, M.Hamiani a annoncé la création de plusieurs structures d'accompagnement et de suivi pour les PME. Chaque wilaya sera dotée d'une structure qui aura pour rôle la facilitation, l'accompagnement et le suivi des projets proposés par les jeunes désirant créer leurs propres entreprises. Le but de ce projet est d'encourager la création des PME. Il a aussi, annoncé la visite prochaine de l'économiste et entrepreneur bengali, Muhammad Yunus, surnommé le «banquier des pauvres», qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 2006, et ce après avoir créé la Grameen Bank, une banque pour les pauvres et détenue par eux. Fondée il y a trente ans au Bangladesh, l'un des pays les plus pauvres de la planète, pour offrir des microcrédits aux exclus du système bancaire, cette institution a permis la réinsertion sociale de plusieurs millions de personnes. Pour M.Hamiani, Muhammad Yunus est un excellent modèle pour l'Algérie en matière d'accompagnement des PME. Cet accompagnement se traduit par l'apport des aides et de suggestions de solutions pour que les jeunes puissent monter leurs propres entreprises. Le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, a annoncé, dans le cadre de l'expansion de la PME, une nouvelle stratégie de développement des microentreprises. Cette stratégie porte sur la mise en oeuvre, durant le prochain plan quinquennal 2010/2014, de mesures d'accompagnement encourageant de plus en plus l'investissement productif axé sur les normes pratiquées de par le monde.