Il s'engage à réduire le Service national à six mois et assume son discours populiste. J'y suis j'y reste. Le président du Front national algérien (FNA) Moussa Touati avertit qu'il ne quittera pas la tête de sa formation même s'il sort vaincu de l'élection présidentielle. Le message est adressé à ses adversaires du parti qui ont tenté ces dernières semaines un mouvement de redressement, en vain. Invité sur les ondes de la Chaîne III, Touati rappelle, de prime abord, qu'«il est le candidat du FNA», mais qu'il a aussi et surtout l'appui du congrès. L'immunité politique de Touati est donc totale. Rien à craindre sur ce plan, selon ses dires. Touati ira plus loin en laissant entendre que si son navire coule c'est tout le parti qui risque la noyade. «Si un problème surgit, c'est l'ensemble du parti qui sera touché. Nous sommes justement en train de travailler pour contrer toute tentative de déstabilisation», a-t-il affirmé. Apparemment, sur ce chapitre, il n'aura pas beaucoup de peine à atteindre ses objectifs. Il qualifie le mouvement d'opportuniste, sans vision politique. Ces membres, ajoute-t-il, «sautent d'un parti à un autre. Ils n'ont dans ce sens aucune influence». Cap sur la présidentielle. Touati n'aime pas qu'on le qualifie de lièvre. «Le FNA ne forme pas des lièvres mais des hommes et des présidentiables.» Il en a fait la démonstration à l'occasion des élections législatives et locales. Il a prouvé «son ancrage populaire» en rassemblant plus de 150.000 signatures de citoyens et celles de 1500 élus, Touati a été le premier à avoir déposé sa candidature au Conseil constitutionnel. Cela renforcera sa position sur l'échiquier politique national. Le parti assume ouvertement son populisme. «Le populisme n'est pas mauvais. Il permet au peuple de rêver.» Le populisme du FNA se distingue, selon la thèse défendue par Touati, par le fait qu'il a une suite: «Après le rêve, le FNA agira et tentera de réaliser ses promesses. Nous ne sommes pas des menteurs.» Touati promet de tenir ses promesses. L'on retiendra la réduction à six mois. Il proposera de passer au statut civil pour les douze mois restants, durant lesquels les jeunes poursuivront la formation qu'ils souhaitent, au lieu de terminer l'instruction militaire «les mains vides». La jeunesse constitue l'épine dorsale de son programme électoral. Il évoque sans détails l'instauration d'une nouvelle dimension pour la prise en charge de cette tranche de la société. Cela passera inéluctablement par l'emploi. L'avenir du pays dépendra du développement du secteur agricole dans lequel les jeunes doivent s'impliquer davantage. L'avenir est, développe-t-il aussi dans la Petite et moyenne entreprises. Concernant toujours l'emploi, Touati s'engage à donner la priorité à la main-d'oeuvre nationale s'interrogeant sur le recours abusif à la main-d'oeuvre étrangère qui coûte plus cher et n'est pas toujours plus qualifiée. L'économie nationale doit être impulsée par les investissements nationaux. Cela ne constitue pas un barrage face au partenariat et aux IDE, «mais la priorité doit être donnée aux Algériens». Le reste du programme focalise sur l'instauration de l'Etat de droit, la promotion de la femme. Le président du FNA revient sur les observateurs étrangers et maintient son rejet de leur présence le 9 avril. «Ces derniers viennent et repartent avec un chèque sans apporter un plus au processus électoral.» Le même scepticisme est affiché au sujet du travail de la Commission nationale politique de surveillance de l'élection. Ses membres sont animés par le même but lucratif, affirme Touati. Au sujet de l'Union pour la Méditerranée, le FNA estime que le projet consacre la règle du deux poids, deux mesures.