Ainsi, huit mois après son lancement à Paris, un certain 13 juillet 2008, le projet stagne dans sa première phase. L'Union pour la Méditerranée a du mal à se concrétiser sur le terrain. La réunion qui devait rassembler ses acteurs a été reportée à la fin avril prochain. C'est ce qu'a avancé, hier, une source européenne à partir du Caire. La réunion des hauts représentants des 43 pays membres de l'UPM, prévue initialement pour le 7 avril, a été renvoyée, et encore au conditionnel, au 28 avril, a indiqué un responsable européen en Egypte qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. «Personne ne veut prendre le risque de ne pas redémarrer dans la clarté», avait souligné à l'Agence française de presse, à la mi-mars, Leonello Gabrici, chef de l'unité Euromed de la Commission européenne à Bruxelles. Ainsi, huit mois après son lancement à Paris, un certain 13 juillet 2008, le projet stagne dans sa première phase. Toujours sans secrétariat, avec des contacts a minima, l'UPM a été une victime collatérale de la guerre de Ghaza, les pays arabes refusant de s'asseoir aux côtés d'Israël. Selon un scénario optimiste, les rivaux palestiniens, à savoir le Fatah et le Hamas islamiste, pourraient aussi avoir formé d'ici la fin mars un gouvernement d'union, acceptable aux yeux de la communauté internationale. En Israël, un nouveau cabinet présidé par le chef de file de la droite, Benjamin Netanyahu, aura vu le jour. «Quelle que soit son orientation, Israël a tout intérêt à la reprise de l'UPM», notent certains spécialistes du projet. La France s'échine à réanimer son projet-phare, lancé en grande pompe à Paris en juillet 2008, mais l'Egypte, qui en assure la coprésidence, traîne les pieds, a estimé ledit responsable européen. «Les Egyptiens, en perte de légitimité, et qui craignent d'être en porte-à-faux vis-à-vis des radicaux du monde arabe, disent oui, mais reculent sans cesse», a-t-il signalé. L'Egypte met en avant le Sommet de Doha, censé sceller à la fin du mois une «réconciliation» arabe, dans l'optique d'obtenir que le groupe des 11 pays arabes concernés, accepte de renouer le contact avec Israël dans l'UPM. Mais d'autres crispations ont aussi surgi en coulisses, en particulier entre la France, qui veut marquer sa prééminence sur l'UPM, et la Suède, qui assurera la présidence tournante de l'Union européenne à partir du 1er juillet, selon la même source. Rappelons que le gel des réunions en janvier a été obtent sur demande de l'Egypte, qui assure la coprésidence de l'UPM avec la France, en raison de la meurtrière offensive israélienne dans le territoire palestinien de Ghaza. Depuis, plusieurs missions discrètes ont été effectuées par des émissaires français auprès des Egyptiens, en position délicate face au camp radical du monde arabe qui reproche au Caire d'être conciliant à l'égard d'Israël. Pour ce qui est de l'Algérie, le report de cette réunion ne la dérange pas du fait que le pays ne peut pas lui tourner le dos.