C'est la consécration de deux longues années de travail et de sacrifices. His-to-rique! Ce qui s'est passé dimanche après-midi dans le petit stade de Zéralda, appartiendra à jamais à la grande histoire du football algérien. Pour la première fois depuis l'Indépendance du pays, en 1962, une équipe nationale de joueurs de moins de 17 ans, ceux que l'on qualifie habituellement de cadets, a réussi l'exploit de se qualifier à une phase finale de Coupe du monde. Après les juniors en 1979, les seniors en 1982 et 1986, voilà les cadets qui franchissent le palier qui mène au grand rassemblement mondial d'une compétition de football. Cela se passera en octobre et novembre prochains au Nigeria, en terre africaine, lors d'une Coupe du monde où les jeunes Algériens vont pouvoir se frotter à ce qui se fait de mieux à l'échelle planétaire dans leur catégorie d'âge. En 1979, au Japon, les juniors algériens n'avaient pas pu passer le premier tour de la phase finale, mais ils avaient eu le privilège d'affronter sur le terrain un futur génie du football international. Son nom: Diégo Armando Maradona. Qui sait si nos «moins de 17 ans» ne vont pas rencontrer sur leur route, au Nigeria, la future star de ce même football? On dira que ces jeunes Verts ont eu la main heureuse de jouer cette phase finale de CAN sans passer par la phase de qualification du fait que leur pays en est l'organisateur. C'est vrai, mais il n'en est pas moins exact qu'il n'était pas écrit que leur passage aux demi-finales allait s'obtenir au prix d'une promenade de santé. Pour atteindre le dernier carré qualificatif à la phase finale du Mondial, les Algériens devaient gagner des matchs et cela n'était pas du tout évident. Ils l'ont pourtant fait et doublement. A ce titre, ils méritent un grand coup de chapeau ainsi que tous les éloges. Déjà face au Cameroun, jeudi dernier, ils nous avaient épatés, non pas pour leur victoire, mais par leur capacité à se battre pour préserver leur mince acquis. Dimanche après-midi, face à la Guinée, la tâche n'était pas aussi facile qu'on le croyait parce que la crainte de les voir baisser pied après leur débauche d'énergie face aux Camerounais était réelle. Il y avait aussi le fait d'affronter une équipe de Guinée qui n'avait plus d'autre alternative que celle de vaincre pour conserver ses chances d'une qualification compromise après sa défaite face à la Gambie lors de la 1re journée. Et comme contre le Cameroun, l'équipe d'Algérie s'est bien battue et a inscrit un but très tôt dans le match. Pourtant, dans la rencontre de dimanche, ce sont les Guinéens qui ont été les premiers à se montrer dangereux, notamment à la 6' lorsque sur une combinaison avec Keita Alhassane, Keita Karamokoba (meilleur joueur guinéen) s'est retrouvé seul dans les six mètres algériens mais son tir a pu être repoussé par le gardien Merzouki. Cependant, petit à petit le 4-4-2 algérien a commencé à s'articuler et à bien fonctionner, si bien que sur leur premier corner, les Verts sont parvenus à ouvrir le score. En effet, sur le coup de coin, le centre très long de Aït Fergane est parvenu jusqu'à Bekakchi, positionné à hauteur du second poteau. Ce dernier n'a pas hésité un seul instant et a remis le ballon dans le paquet de joueurs, lequel ballon, mal dégagé par la défense guinéenne, a été repris de plein fouet par Bendahmane (le buteur contre le Cameroun) pour aller se loger sous la barre du but gardé par Camara Aboubacar. Nous en étions à la 14' et l'on pensait qu'avec l'aide du vent, les Algériens étaient en mesure de creuser l'écart. Mais quelques minutes plus tard, c'est un but guinéen que nous avons failli avoir avec un coup franc indirect accordé au jeune Sily national dans la surface algérienne, un coup franc sur lequel le gardien Merzouki a eu un réflexe extraordinaire pour détourner le tir de Keita Karamokoba (17'). Il a fallu attendre la fin de la première mi-temps pour voir les Algériens se montrer dangereux avec un tir de Khelifi à la 42' qui est passé de peu à côté et surtout un essai sur coup franc de Ziane que le gardien guinéen a détourné en corner du bout des doigts. La seconde mi-temps nous a offert le spectacle d'une équipe algérienne qui a plus cherché à défendre son but d'avance, qu'à attaquer. On a donc eu droit à une longue domination guinéenne entrecoupée de contres adverses. C'est dans ces instants-là que l'on a pu apprécier la solidarité de groupe des Algériens, leur volonté et leur capacité à se battre sur tous les ballons pour ne pas se faire piéger. Comme le roseau de la fable, l'équipe algérienne a plié mais n'a pas rompu, maintenant jusqu'au bout l‘avance qu'elle s'était procurée à la 14'. La victoire n'en a été que plus légitime. Une victoire au goût particulier parce qu'elle qualifiait à la Coupe du monde. Merci et chapeau bas à ces cadets-là!