Des sommes d'argent ont été virées dans des comptes fictifs au nom d'enseignants décédés. Les enseignants de la faculté de droit continuent de protester contre la mauvaise gestion et l'arnaque de l'ordre de 216 millions de centimes, attribués par la Banque mondiale pour la formation spécialisée (postgraduation) d'une trentaine de magistrats de l'Est du pays en droit maritime et droit commercial. Les protestataires estiment que cette enveloppe a été détournée à des fins autres que celle de la formation dont l'auteur serait un ex-député chargé de la pédagogie à la faculté de droit, qui s'est permis de dépenser l'argent à sa guise. Pour exprimer leur mécontentement à quelques jours avant le déroulement de l'examen permettant l'obtention des diplômes de fin de formation, les enseignants ont boycotté le contrôle en question. Outre les salaires inéquitables des formateurs, cet ex-député a également attribué des sommes astronomiques à d'autres enseignants qui n'ont jamais fait partie du personnel d'encadrement (et 50% de l'enveloppe financière lui sont revenus). Seuls six enseignants ont assuré un enseignement dans cette formation (PGS), alors que le nombre de personnes rémunérées est de 17. Pis encore, cet ancien député s'est taillé la part de lion en s'octroyant plus de 13 millions de centimes, alors qu'il n'en a pas le droit, selon l'instruction interministérielle n°3 du 20 novembre 1999. Même certains enseignants décédés ont eu des revenus plus importants que ceux qui ont participé à ladite formation. Des sommes d'argent ont été également virées dans des comptes fictifs au nom d'enseignants décédés avant même le début de cette opération de formation spécialisée. Face au mécontentement persistant des enseignants lésés, l'ancien député s'est proclamé à la fois juge et partie en posant les questions d'examen et en corrigeant les épreuves avec l'aide de ses collaborateurs. Devant le comportement négatif du doyen de la faculté de droit qui a eu une part du gâteau, lui aussi, ce groupe d'enseignants a saisi le recteur de l'université Badji-Mokhtar de Annaba, sur cette affaire qualifiée de mascarade. Ce dernier a préféré l'apaisement en demandant aux contestataires «de tourner la page et que l'erreur serve de leçon pour l'avenir», tout en reconnaissant la légitimité de leurs revendications. Les enseignants non satisfaits de cette proposition ont adressé plusieurs correspondances aux deux ministères concernés par cette formation (ministère de l'Enseignement supérieur et celui de la Justice), mais aucune suite n'a été donnée.